Un article du Dossier
Turquie-Liban : les liens économiques se resserrent
«La Turquie a pour ambition d’être dans le top 10 des économies mondiales d’ici à dix ans et je ne doute pas qu’elle y arrivera », commente Anthony Boukather, directeur des ventes de A.N. Boukather (Mazda), agent de la marque turque de bus Autocars. La Turquie est déjà la puissance régionale du Moyen-Orient. Avec un PIB de 1 087 milliards de dollars en 2011, selon les chiffres du CIA World Fact Book (à parité de pouvoir d’achat), le pays se situe en 17e position des économies mondiales, juste devant l’Iran, autre grande puissance régionale, et bien avant l’Arabie saoudite, qui arrive en 24e position.
Avec une croissance de son PIB qui a dépassé les 6 % sur les 10 dernières années (mis à part en 2009, en raison de la crise mondiale), une population de 80 millions d’habitants jeune et éduquée (à 87 %), un taux de chômage inférieur à 10 %, une position géostratégique entre l’Europe et l’Asie, sur la route de la soie, primordiale pour le contrôle du gaz, du pétrole et du trafic maritime mondial, la Turquie a tous les atouts nécessaires pour s’imposer dans le bal des nations.
Selon les rapports du CIA World Fact Book et du Trésor français, l’économie turque, largement capitalistique, est tirée par l’industrie et les services, bien que l’agriculture (7e mondiale) emploie encore près de 25 % de la population active (mais représente moins de 10 % du PIB). Un programme de privatisation agressif, entrepris après la crise financière de 2001 sur recommandation du Fonds monétaire international (FMI), a réduit l’implication de l’État dans l’industrie, la banque, les transports et la communication, et une classe émergente d’entrepreneurs est en train de contribuer au dynamisme de l’économie et d’étendre la production au-delà de l’industrie traditionnelle du textile et des vêtements. L’automobile (Renault y a des usines), la construction et l’électronique ont même dépassé le textile dans le mix turc à l’export. L’industrie turque souffre cependant d’un manque de compétitivité, notamment face à d’autres pays émergents comme la Chine, où la main-d’œuvre est moins chère et où la qualité s’améliore de jour en jour.
Si la Turquie occupe une position stratégique entre l’Europe et le Moyen-Orient pour le transport d’énergie, ses ressources propres sont limitées : sa dépendance énergétique avoisine les 75 %. Elle cherche à la réduire en encourageant la production de toutes formes d’énergie électrique : énergie nucléaire, énergies éoliennes et solaires, énergies hydroélectriques, centrales thermiques…
Le contexte régional et mondial est cependant source d’instabilité pour la Turquie : en raison de la crise en Europe, principal partenaire commercial du pays, et des troubles au Moyen-Orient, les prévisions de croissance pour 2012 ont été revues à la baisse, à 2,8 %. « Ce qui n’est pas si mal compte tenu de la récession ambiante, nuance Yavuz Kaymac, premier secrétaire de l’ambassade turque au Liban. Pour 2013, nous tablons sur 5 % de croissance. »
Autre source de préoccupation : l’inflation, qui dépasse cette année les 10 % (soit le double de l’objectif fixé par la Banque centrale), sous l’effet notamment de la flambée des prix du pétrole. Cette dernière a également pesé sur le déficit des comptes courants (9 % du PIB environ), dont le financement, très dépendant des investissements à court terme, souvent volatils, peut être source d’inquiétude.
Avec une croissance de son PIB qui a dépassé les 6 % sur les 10 dernières années (mis à part en 2009, en raison de la crise mondiale), une population de 80 millions d’habitants jeune et éduquée (à 87 %), un taux de chômage inférieur à 10 %, une position géostratégique entre l’Europe et l’Asie, sur la route de la soie, primordiale pour le contrôle du gaz, du pétrole et du trafic maritime mondial, la Turquie a tous les atouts nécessaires pour s’imposer dans le bal des nations.
Selon les rapports du CIA World Fact Book et du Trésor français, l’économie turque, largement capitalistique, est tirée par l’industrie et les services, bien que l’agriculture (7e mondiale) emploie encore près de 25 % de la population active (mais représente moins de 10 % du PIB). Un programme de privatisation agressif, entrepris après la crise financière de 2001 sur recommandation du Fonds monétaire international (FMI), a réduit l’implication de l’État dans l’industrie, la banque, les transports et la communication, et une classe émergente d’entrepreneurs est en train de contribuer au dynamisme de l’économie et d’étendre la production au-delà de l’industrie traditionnelle du textile et des vêtements. L’automobile (Renault y a des usines), la construction et l’électronique ont même dépassé le textile dans le mix turc à l’export. L’industrie turque souffre cependant d’un manque de compétitivité, notamment face à d’autres pays émergents comme la Chine, où la main-d’œuvre est moins chère et où la qualité s’améliore de jour en jour.
Si la Turquie occupe une position stratégique entre l’Europe et le Moyen-Orient pour le transport d’énergie, ses ressources propres sont limitées : sa dépendance énergétique avoisine les 75 %. Elle cherche à la réduire en encourageant la production de toutes formes d’énergie électrique : énergie nucléaire, énergies éoliennes et solaires, énergies hydroélectriques, centrales thermiques…
Le contexte régional et mondial est cependant source d’instabilité pour la Turquie : en raison de la crise en Europe, principal partenaire commercial du pays, et des troubles au Moyen-Orient, les prévisions de croissance pour 2012 ont été revues à la baisse, à 2,8 %. « Ce qui n’est pas si mal compte tenu de la récession ambiante, nuance Yavuz Kaymac, premier secrétaire de l’ambassade turque au Liban. Pour 2013, nous tablons sur 5 % de croissance. »
Autre source de préoccupation : l’inflation, qui dépasse cette année les 10 % (soit le double de l’objectif fixé par la Banque centrale), sous l’effet notamment de la flambée des prix du pétrole. Cette dernière a également pesé sur le déficit des comptes courants (9 % du PIB environ), dont le financement, très dépendant des investissements à court terme, souvent volatils, peut être source d’inquiétude.