Un article du Dossier
Gaz naturel : la ruée vers l'or bleu

Le litige frontalier entre le Liban et Israël remonte au 10 juillet 2011, date à laquelle le gouvernement israélien a officialisé le tracé de sa zone économique exclusive (ZEE) en adoptant, pour sa frontière nord, une ligne empiétant sur la ZEE notifiée par le Liban à l’ONU en juillet et octobre 2010. Le Liban a justifié son tracé par les techniques internationalement reconnues par le droit de la mer. Israël qui n’est pas signataire de la convention de Mantego Bay sur le droit de la mer fonde de son côté son tracé uniquement sur une imprécision de l’accord frontalier conclu entre le Liban et Chypre. La nature politique de cette affirmation apparaît clairement à la lumière des blocs dessinés par Israël dans sa zone exclusive : leur frontière nord suit quasi exactement le tracé frontalier établi par le Liban.
Le caractère potentiellement exclusif de ce nouveau litige frontalier entre le Liban et Israël a amené les États-Unis à tenter de faciliter une négociation indirecte. Le principe d’un compromis a même été examiné en Conseil des ministres libanais à l’automne 2012.
Il consistait à ce qu’Israël renonce aux deux tiers du triangle d’empiètement au profit du Liban, mais que le tiers restant continue d’être considéré comme une “zone contestée”. Bien qu’il ait eu les faveurs de certains responsables libanais, ce compromis a été refusé, explique Malek Takieddine. « Il faut un fondement légal pour modifier le tracé en vue d’un compromis – il s’agit en général de tenir compte de facteurs historiques ou géographiques comme la présence d’une île –, or en l’occurrence il n’y en a aucun, l’offre étant purement politique. »
Les efforts diplomatiques ne sont pas suspendus pour autant et tous les observateurs s’accordent à dire qu’aucune partie n’a intérêt à une escalade, étant donné l’importance des intérêts économiques en jeu.
