Le gouvernement est démissionnaire. Les législatives ont de fortes chances d’être reportées. Le pays fonctionne sans budget depuis 2005. Un nombre incalculable de postes de direction dans l’administration publique ne sont pas pourvus. La justice est gangrénée par l’inefficacité et la corruption. L’armée en est réduite à un rôle de figuration. Les organismes de protection sociale ne couvrent qu’une minorité de la population. Que reste-t-il de l’État libanais ? Pas grand-chose à part une façade. Ses mécanismes ne fonctionnent plus. Ses mythes fondateurs n’opèrent plus. Le dialogue interne est interrompu. Les rancœurs et les haines sont à leur paroxysme, attisées par l’impunité dont bénéficient les uns et les autres pour des raisons diverses. Même l’union de base née de la guerre de 1975-1990 autour de la volonté de ne pas retomber dans la violence semble menacée. Rien dans ce constat n’incite à l’optimisme. À part peut-être l’effet déclencheur du constat lui-même : la nécessité de jeter les bases d’un nouveau contrat social est évidente. Reste toutefois à en concevoir le processus de formation. Peut-on compter pour cela sur la classe politique actuelle ? Ou bien chercher le moyen de favoriser l’émergence de nouvelles figures (notamment féminines !) ? Le débat sur la loi électorale est à cet égard déterminant. Mais il ne faut pas tout miser sur la capacité des députés actuels, champions de l’improductivité, à conduire le changement. L’impulsion ne peut venir que de la société libanaise dans son ensemble.
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