Un article du Dossier
Chiffres-clés 2012 : l’économie à l’heure syrienne
Après deux années particulièrement difficiles, les marchés de capitaux libanais ont connu en 2012 une « phase de consolidation (…) en dépit des querelles politiques et des craintes quant aux répercussions des développements sécuritaires en Syrie », note la Bank Audi dans son dernier rapport trimestriel. Les agents semblent avoir désormais intériorisé les contraintes liées à l’évolution de la situation syrienne et manifesté en fin d’année dernière un intérêt renouvelé pour un marché boursier globalement considéré comme sous-évalué. L’indice Blom, qui mesure la capitalisation de toutes les sociétés cotées à la Bourse de Beyrouth, est resté quasiment stable sur l’année, la baisse de 0,65 % affichée en 2012 contrastant nettement avec le recul de 20 % enregistré en 2011. Cette moyenne annuelle est en partie due à un regain manifeste en fin d’année, avec en particulier une hausse de près de 5 % sur le seul mois de décembre, qui a permis de compenser les pressions baissières connues au printemps.
L’indice Audi des actions cotées en Bourse a lui baissé de 1,6,% sur base annuelle. Cette diminution n’a pas empêché une faible augmentation de la capitalisation boursière (+136 millions de dollars entre les mois de décembre 2011 et 2012) principalement due à l’introduction de nouvelles actions préférentielles par plusieurs banques libanaises telles que la BLC Bank, Bank Audi ou Fransabank. Il s’agit de titres disposant généralement d’un droit prioritaire sur le partage des dividendes mais dépourvus de droit de vote. L’activité a en revanche ralenti, traduisant un manque de liquidités : selon la Bourse de Beyrouth, 56 millions d’actions ont été échangées pour une valeur globale de 408 millions de dollars, soit une baisse de 20 % par rapport à 2011. Le ratio de roulement entre cette valeur annualisée des échanges et la capitalisation boursière baisse donc naturellement de 1,1 point à 4,1%, ce qui reste considérablement inférieur à la moyenne des marchés émergents, généralement supérieure à 100 %.
Le titre Ciments blancs a enregistré la meilleure performance annuelle (+36,9 %), alors que Bemo Bank a dû faire face à la plus forte baisse de l’année (19,6 %). Le titre Solidere, considéré comme le plus vulnérable à la situation politique, a lui continué de chuter, à un rythme cependant bien moins soutenu que l’année précédente (-10 % contre 33 % en 2011).
Cette évolution boursière s’inscrit dans une conjoncture favorable sur les marchés internationaux, notamment en raison des politiques expansionnistes menées par la plupart des banques centrales : l’indice S&P 500, considéré comme le plus représentatif du marché états-unien, a par exemple enregistré sa meilleure performance depuis trois ans (+13 %) tandis que l’indice MSCI pour les marchés arabes a lui crû de 9,5%.
Demande légèrement croissante sur les obligations
Le marché obligataire a quant à lui enregistré de légères augmentations de prix sur l’année qui traduisent en réalité une évolution en deux temps : les investisseurs ont d’abord profité des écarts de rendement entre les titres libanais et les bons du Trésor américain pendant la première moitié de l’année avant que le marché ne se contracte du fait des retombées de la crise syrienne.
Selon le rapport trimestriel de Bank Audi, la demande étrangère sur le marché des titres obligataires en devises a été fortement influencée par le contexte régional : certains investisseurs ont manifesté un intérêt pour des titres libanais faiblement présents dans leurs portefeuilles dans un contexte de demande pour des eurobonds de la région tandis que d’autres ont préféré vendre leurs titres en raison des inquiétudes liées à la crise syrienne et ses répercussions. La demande des investisseurs locaux est, elle, restée soutenue, favorisée par la liquidité primaire en devises des banques commerciales qui a atteint près de 39 milliards de dollars en décembre 2012.
Dans ce contexte, le taux rendement moyen sur les eurobonds a affiché une très faible baisse de 6 points de base pour atteindre 4,36 % en décembre 2012 tandis que le spread moyen s’est élargi de 18 points pour atteindre 339 points de base du fait que la baisse des rendements des titres libanais a été inférieure à celle des rendements de référence internationaux.
Le gouvernement libanais est resté actif en 2012 sur le marché des titres obligataires en devises. En mars, il a réalisé une première émission obligataire de 600 millions de dollars venant à échéance après cinq ans et demi ainsi qu’une nouvelle tranche de 350 millions de dollars d’un eurobond existant venant à échéance en novembre 2026. En novembre, le ministère des Finances a réalisé un swap échangeant 46 % des titres de dette publique arrivant à échéance en 2013, pour une valeur globale de 700 millions de dollars. Par ailleurs, le gouvernement a émis de nouveaux titres de dette pour un total de 824 millions de dollars. À la fin de l’année 2012, le volume total d’eurobonds libanais atteignait environ 19,65 milliards de dollars, soit une progression de 3,7 % par rapport à 2011.
Les spreads sur les certificats de dépôts libanais à cinq ans, mesure de perception du risque de marché, se sont contractés de 17 points de base sur l’année, pour atteindre 455 points de base en décembre. Leur valeur globale a, elle, baissé de 5 % à 15,3 milliards de dollars.
L’indice Audi des actions cotées en Bourse a lui baissé de 1,6,% sur base annuelle. Cette diminution n’a pas empêché une faible augmentation de la capitalisation boursière (+136 millions de dollars entre les mois de décembre 2011 et 2012) principalement due à l’introduction de nouvelles actions préférentielles par plusieurs banques libanaises telles que la BLC Bank, Bank Audi ou Fransabank. Il s’agit de titres disposant généralement d’un droit prioritaire sur le partage des dividendes mais dépourvus de droit de vote. L’activité a en revanche ralenti, traduisant un manque de liquidités : selon la Bourse de Beyrouth, 56 millions d’actions ont été échangées pour une valeur globale de 408 millions de dollars, soit une baisse de 20 % par rapport à 2011. Le ratio de roulement entre cette valeur annualisée des échanges et la capitalisation boursière baisse donc naturellement de 1,1 point à 4,1%, ce qui reste considérablement inférieur à la moyenne des marchés émergents, généralement supérieure à 100 %.
Le titre Ciments blancs a enregistré la meilleure performance annuelle (+36,9 %), alors que Bemo Bank a dû faire face à la plus forte baisse de l’année (19,6 %). Le titre Solidere, considéré comme le plus vulnérable à la situation politique, a lui continué de chuter, à un rythme cependant bien moins soutenu que l’année précédente (-10 % contre 33 % en 2011).
Cette évolution boursière s’inscrit dans une conjoncture favorable sur les marchés internationaux, notamment en raison des politiques expansionnistes menées par la plupart des banques centrales : l’indice S&P 500, considéré comme le plus représentatif du marché états-unien, a par exemple enregistré sa meilleure performance depuis trois ans (+13 %) tandis que l’indice MSCI pour les marchés arabes a lui crû de 9,5%.
Demande légèrement croissante sur les obligations
Le marché obligataire a quant à lui enregistré de légères augmentations de prix sur l’année qui traduisent en réalité une évolution en deux temps : les investisseurs ont d’abord profité des écarts de rendement entre les titres libanais et les bons du Trésor américain pendant la première moitié de l’année avant que le marché ne se contracte du fait des retombées de la crise syrienne.
Selon le rapport trimestriel de Bank Audi, la demande étrangère sur le marché des titres obligataires en devises a été fortement influencée par le contexte régional : certains investisseurs ont manifesté un intérêt pour des titres libanais faiblement présents dans leurs portefeuilles dans un contexte de demande pour des eurobonds de la région tandis que d’autres ont préféré vendre leurs titres en raison des inquiétudes liées à la crise syrienne et ses répercussions. La demande des investisseurs locaux est, elle, restée soutenue, favorisée par la liquidité primaire en devises des banques commerciales qui a atteint près de 39 milliards de dollars en décembre 2012.
Dans ce contexte, le taux rendement moyen sur les eurobonds a affiché une très faible baisse de 6 points de base pour atteindre 4,36 % en décembre 2012 tandis que le spread moyen s’est élargi de 18 points pour atteindre 339 points de base du fait que la baisse des rendements des titres libanais a été inférieure à celle des rendements de référence internationaux.
Le gouvernement libanais est resté actif en 2012 sur le marché des titres obligataires en devises. En mars, il a réalisé une première émission obligataire de 600 millions de dollars venant à échéance après cinq ans et demi ainsi qu’une nouvelle tranche de 350 millions de dollars d’un eurobond existant venant à échéance en novembre 2026. En novembre, le ministère des Finances a réalisé un swap échangeant 46 % des titres de dette publique arrivant à échéance en 2013, pour une valeur globale de 700 millions de dollars. Par ailleurs, le gouvernement a émis de nouveaux titres de dette pour un total de 824 millions de dollars. À la fin de l’année 2012, le volume total d’eurobonds libanais atteignait environ 19,65 milliards de dollars, soit une progression de 3,7 % par rapport à 2011.
Les spreads sur les certificats de dépôts libanais à cinq ans, mesure de perception du risque de marché, se sont contractés de 17 points de base sur l’année, pour atteindre 455 points de base en décembre. Leur valeur globale a, elle, baissé de 5 % à 15,3 milliards de dollars.