Un article du Dossier
Chiffres-clés 2012 : l’économie à l’heure syrienne
Le tourisme a particulièrement pâti des retombées de la crise syrienne et de la situation sécuritaire pendant l’année 2012. Selon le ministère, 1 365 845 visiteurs ont été enregistrés au Liban, soit une baisse de plus de 17 % par rapport à l’année précédente et plus de 800 000 touristes de moins qu’en 2010, année record. Il faut remonter à 2008 pour retrouver une si piètre performance.
Cette baisse globale traduit en réalité un mouvement en deux temps : la diminution du nombre de touristes a été relativement faible au premier semestre – aux alentours des 8 % – avant de tripler dans la deuxième moitié de l’année 2012. Le comportement des touristes arabes, qui demeurent, avec plus de 458 000 arrivées, les plus nombreux, est symptomatique : si leur nombre a diminué de 21 % sur l’année, cette baisse a été six fois plus élevée au second semestre qu’au premier. Ces chiffres illustrent l’impact considérable des questions sécuritaires sur les touristes originaires du Golfe. Ils ont d’abord été échaudés par les heurts armés survenus en mai à Tripoli puis, réellement effrayés, en août par l’enlèvement de ressortissants des pays du Golfe qui ont conduit plusieurs pays à dissuader leurs ressortissants de se rendre au Liban. D’autant que les violences en Syrie ont rendu impraticable pour eux la voie terrestre qu’ils étaient nombreux à emprunter pour se rendre au Liban.
La baisse des touristes européens, deuxième groupe le plus important, a quant à elle été bien plus faible (-8 % sur l’année) tandis que le nombre de visiteurs en provenance des continents africain et américain est resté à peu près stable. Beaucoup sont en fait des Libanais de la diaspora ayant acquis la nationalité des pays de ces continents, ce qui n’est pas possible pour les expatriés libanais dans le Golfe.
Un rapport de la BlomInvest Bank de décembre 2012 souligne par ailleurs que les visites d’expatriés libanais constituent, avec les arrivées de réfugiés syriens, le principal facteur expliquant la décorrélation entre le nombre de touristes et le nombre de passagers enregistrés à l’aéroport de Beyrouth (transit exclu) qui, lui, est en hausse de près de 6 % sur l’année. Ce, en dépit de la très légère baisse (-0,4 %) enregistrée au second semestre.
Les hôtels sont les premiers à souffrir de la baisse du tourisme. Selon le cabinet de conseil Ernst & Young, le taux d’occupation moyen des hôtels de Beyrouth s’est établi à 54 %, soit 4 points de moins qu’en 2011. Il reste très nettement inférieur à celui des principales destinations touristiques arabes, en particulier : Dubaï (81 %), Abou Dhabi (76 %), Amman et Charm el-Cheikh (70 %). Et encore, cette baisse a été fortement atténuée par l’afflux de réfugiés syriens. Du coup, la sinistrose frappe le secteur hôtelier : certains établissements – tels l’Acropolis ou le Century Park Hotel aux environs de Kaslik – ont dû fermer leurs portes. Les autres ont réduit leurs frais de fonctionnement pour pouvoir durer. Le tarif moyen par chambre a baissé de plus de 13 % sur l’année pour atteindre 193 dollars tandis que les revenus par chambre disponible ont diminué de 19 %.
Tout le secteur espère une reprise sensible en 2013 même si l’initiative la plus notable prise à cet effet, la campagne promotionnelle « 50 % de réductions pendant 50 jours dans les secteurs touristiques » lancée en janvier par le ministère du Tourisme en collaboration avec la Middle East Airlines et les syndicats des principaux acteurs du secteur, n’a pas donné les résultats attendus. Le nombre de touristes enregistré dans les deux premiers mois de l’année a ainsi chuté de 13 % par rapport aux mois de janvier et février 2012. Au-delà de cette diminution globale, les tendances observées en 2012 s’accentuent. C’est en particulier le cas de la désaffection des touristes arabes. Leur part passe de 44 à 37 % sur le premier bimestre, du fait qu’ils sont responsables de l’essentiel de l’érosion observée : la baisse des touristes en provenance de l’ensemble des autres pays est inférieure de 10 points à la baisse globale sur la même période. Pour le secteur, la clé d’une attractivité retrouvée en 2013 réside dans la capacité du Liban à rassurer les ressortissants du Golfe.
Cette baisse globale traduit en réalité un mouvement en deux temps : la diminution du nombre de touristes a été relativement faible au premier semestre – aux alentours des 8 % – avant de tripler dans la deuxième moitié de l’année 2012. Le comportement des touristes arabes, qui demeurent, avec plus de 458 000 arrivées, les plus nombreux, est symptomatique : si leur nombre a diminué de 21 % sur l’année, cette baisse a été six fois plus élevée au second semestre qu’au premier. Ces chiffres illustrent l’impact considérable des questions sécuritaires sur les touristes originaires du Golfe. Ils ont d’abord été échaudés par les heurts armés survenus en mai à Tripoli puis, réellement effrayés, en août par l’enlèvement de ressortissants des pays du Golfe qui ont conduit plusieurs pays à dissuader leurs ressortissants de se rendre au Liban. D’autant que les violences en Syrie ont rendu impraticable pour eux la voie terrestre qu’ils étaient nombreux à emprunter pour se rendre au Liban.
La baisse des touristes européens, deuxième groupe le plus important, a quant à elle été bien plus faible (-8 % sur l’année) tandis que le nombre de visiteurs en provenance des continents africain et américain est resté à peu près stable. Beaucoup sont en fait des Libanais de la diaspora ayant acquis la nationalité des pays de ces continents, ce qui n’est pas possible pour les expatriés libanais dans le Golfe.
Un rapport de la BlomInvest Bank de décembre 2012 souligne par ailleurs que les visites d’expatriés libanais constituent, avec les arrivées de réfugiés syriens, le principal facteur expliquant la décorrélation entre le nombre de touristes et le nombre de passagers enregistrés à l’aéroport de Beyrouth (transit exclu) qui, lui, est en hausse de près de 6 % sur l’année. Ce, en dépit de la très légère baisse (-0,4 %) enregistrée au second semestre.
Les hôtels sont les premiers à souffrir de la baisse du tourisme. Selon le cabinet de conseil Ernst & Young, le taux d’occupation moyen des hôtels de Beyrouth s’est établi à 54 %, soit 4 points de moins qu’en 2011. Il reste très nettement inférieur à celui des principales destinations touristiques arabes, en particulier : Dubaï (81 %), Abou Dhabi (76 %), Amman et Charm el-Cheikh (70 %). Et encore, cette baisse a été fortement atténuée par l’afflux de réfugiés syriens. Du coup, la sinistrose frappe le secteur hôtelier : certains établissements – tels l’Acropolis ou le Century Park Hotel aux environs de Kaslik – ont dû fermer leurs portes. Les autres ont réduit leurs frais de fonctionnement pour pouvoir durer. Le tarif moyen par chambre a baissé de plus de 13 % sur l’année pour atteindre 193 dollars tandis que les revenus par chambre disponible ont diminué de 19 %.
Tout le secteur espère une reprise sensible en 2013 même si l’initiative la plus notable prise à cet effet, la campagne promotionnelle « 50 % de réductions pendant 50 jours dans les secteurs touristiques » lancée en janvier par le ministère du Tourisme en collaboration avec la Middle East Airlines et les syndicats des principaux acteurs du secteur, n’a pas donné les résultats attendus. Le nombre de touristes enregistré dans les deux premiers mois de l’année a ainsi chuté de 13 % par rapport aux mois de janvier et février 2012. Au-delà de cette diminution globale, les tendances observées en 2012 s’accentuent. C’est en particulier le cas de la désaffection des touristes arabes. Leur part passe de 44 à 37 % sur le premier bimestre, du fait qu’ils sont responsables de l’essentiel de l’érosion observée : la baisse des touristes en provenance de l’ensemble des autres pays est inférieure de 10 points à la baisse globale sur la même période. Pour le secteur, la clé d’une attractivité retrouvée en 2013 réside dans la capacité du Liban à rassurer les ressortissants du Golfe.