Un article du Dossier
Chiffres-clés 2012 : l’économie à l’heure syrienne

Les activités de construction touchées
Le ralentissement de la demande s’est répercuté de manière inévitable sur les activités de construction. Le nombre de permis de construire délivrés a connu une baisse de 0,84 % en 2012, mais c’est surtout la surface concernée par ces nouveaux permis qui a diminué de manière significative. L’administration libanaise a en effet octroyé en 2012 des permis pour une surface de 14 680 917 m², soit une réduction de 10,8 % par rapport à l’année 2011. Pendant les deux premiers mois de l’année 2013, la tendance s’est encore accentuée, avec une diminution de 47 % de la surface des permis émis par rapport à 2012. Les nouveaux projets lancés sur le marché cette année devraient donc être moins nombreux en 2013. La nouvelle tendance est de construire des surfaces plus petites, majoritairement en dessous de 200 m², et davantage en dehors de Beyrouth : seulement 5,4 % des nouveaux projets ont été lancés dans la capitale en 2012, contre 45,4 % dans le Mont- Liban.
Baisse des livraisons de ciment
L’engourdissement du secteur résidentiel a aussi eu des répercussions sur les livraisons de ciment, en baisse de 4,3 % en 2012, et ce pour la première fois depuis de nombreuses années. « Le secteur résidentiel, qui représente environ 75 % de l’activité de construction, a été affecté en 2012, ce qui a entraîné une légère baisse des livraisons de ciment. Mais pour un petit pays comme le Liban, le niveau de consommation de ciment par habitant reste encore élevé », estime Jamil Bou Haroun, directeur du développement de la société Holcim. « La baisse des livraisons de ciment devrait se poursuivre en 2013 et en 2014. La relance du secteur dépendra de l’évolution de la situation politique dans le pays et des investissements étrangers au Liban. Dans certaines régions, où les touristes du Golfe investissaient auparavant, les activités de construction se sont pratiquement arrêtées », affirme Adib el-Hachem, directeur marketing à la Cimenterie nationale. Les exportations des cimentiers n’ont pas été affectées, en particulier pour la Cimenterie nationale – plus grand exportateur libanais – qui a écoulé 30 % de sa production à l’étranger en 2012. « Nous avons exporté 250 000 tonnes de ciment de plus qu’en 2011, principalement vers la Syrie, notre principal client étranger. Le marché est resté ouvert, car la production nationale syrienne a été affectée par la dégradation de la situation politique, et les importations de Turquie ont fortement diminué », explique Adib el-Hachem. Pour autant, les perspectives s’annoncent différentes pour l’avenir. « La détérioration des conditions sécuritaires en Syrie pendant les premiers mois de 2013 nous a obligés à nous réorienter vers d’autres marchés plus lointains, comme la Libye », conclut le directeur marketing à la Cimenterie nationale.
