Un article du Dossier
Le luxe est-il épargné par la crise ?
Représentant quatre marques internationales d’art de la table, les boutiques de l’entreprise familiale Manasseh évoluent pour fidéliser leur clientèle.
Les deux sœurs Claude et Michèle partagent le même bureau. Héritières d’un commerce familial débuté en 1880 puis modernisé par leur frère Loutfallah Manasseh, chaque matin, elles choisissent les nouveautés qui seront proposées dans leurs trois boutiques de Beyrouth et leurs trois sous-agents à Zahlé, Tripoli et Saïda. « Nous jouons au poker en prenant des risques d’achat de stocks importants », explique Michèle Manasseh Philippidès, présidente de la société. « Nous tentons d’anticiper les tendances et la demande de la clientèle. » Selon elle, c’est aujourd’hui l’atout des magasins Manasseh qui, malgré un contexte économique morose, voient leur chiffre d’affaires progresser ces dernières années. Le montant de celui-ci n’a pas été communiqué. Avec l’ouverture d’une boutique au centre-ville en 2011 (en remplacement de l’ancien magasin de Hamra), la société a même élargi sa clientèle. Mais le coût du loyer dans cette zone, où toutes les marques sont installées, ainsi que la crise syrienne ont ralenti la progression espérée.
La société est le représentant exclusif de quatre marques internationales d’art de la table et d’intérieur : Baccarat, Christofle, Bernardaud et Gien. Dans ses boutiques, les prix vont de tasses à café à 80 dollars aux lustres ouvragés à 60 000 dollars. L’autre explication de la bonne santé des ventes : « Au fil des années, les marques ont su évoluer avec leur clientèle », explique la présidente. Depuis 2008, elles proposent des lignes plus branchées à des prix plus accessibles, et font appel à des designers contemporains comme Ora Ïto pour Christofle ou encore le Libanais Nabil Nahas pour Bernardaud.
Les clients ont en effet rajeuni : « Plus de la moitié ont entre 30 ans et 50 ans », précise Michèle Manasseh Philippidès. Tout l’enjeu pour les deux sœurs est aujourd’hui de les fidéliser après le passage par la liste de mariage. Pour cela, Manasseh développe son activité sur le Net. Un moyen d’accéder aux jeunes, mais aussi aux clients de l’étranger, en proposant des prix « alignés sur ceux de la boutique ou sur l’Europe », ajoute Claude Manasseh Issa. Car les deux sœurs l’ont constaté : les Libanais voyagent et comparent les prix. Environ 50 % de la clientèle est libanaise, avec une forte propension de Libanais de l’étranger qui meublent leurs résidences secondaires. Des clients qu’il faut convaincre d’acheter sur place.
La société est le représentant exclusif de quatre marques internationales d’art de la table et d’intérieur : Baccarat, Christofle, Bernardaud et Gien. Dans ses boutiques, les prix vont de tasses à café à 80 dollars aux lustres ouvragés à 60 000 dollars. L’autre explication de la bonne santé des ventes : « Au fil des années, les marques ont su évoluer avec leur clientèle », explique la présidente. Depuis 2008, elles proposent des lignes plus branchées à des prix plus accessibles, et font appel à des designers contemporains comme Ora Ïto pour Christofle ou encore le Libanais Nabil Nahas pour Bernardaud.
Les clients ont en effet rajeuni : « Plus de la moitié ont entre 30 ans et 50 ans », précise Michèle Manasseh Philippidès. Tout l’enjeu pour les deux sœurs est aujourd’hui de les fidéliser après le passage par la liste de mariage. Pour cela, Manasseh développe son activité sur le Net. Un moyen d’accéder aux jeunes, mais aussi aux clients de l’étranger, en proposant des prix « alignés sur ceux de la boutique ou sur l’Europe », ajoute Claude Manasseh Issa. Car les deux sœurs l’ont constaté : les Libanais voyagent et comparent les prix. Environ 50 % de la clientèle est libanaise, avec une forte propension de Libanais de l’étranger qui meublent leurs résidences secondaires. Des clients qu’il faut convaincre d’acheter sur place.