Au moment de boucler le numéro de février du Commerce du Levant, on ignore encore si les dernières tentatives pour former un gouvernement, après plus de dix mois infructueux, seront couronnées de succès. Le dernier obstacle tiendrait, dit-on, au problème de la rotation des portefeuilles. Les uns en font un principe absolu, le symbole de la démocratie. Les autres le considèrent comme une manœuvre dirigée contre le parti aouniste. Le plus frappant dans ce débat n'est pas tant de savoir si les arguments des uns et des autres sont plus ou moins justes ou crédibles. Car il est évident qu’en politique chacun a l’art de tourner les choses à son avantage. Le plus frappant c'est de mesurer à quel point l’intérêt général est absent de la discussion. Il n’est même pas invoqué pour sauver les apparences. Non. Cette notion est tout simplement ignorée. La rotation des portefeuilles est une nouvelle version de la triste “mouhassassa” des années 1990 qui consiste à découper l’État en sphères de contrôle et/ou de captation et de les répartir entre les différents groupes politico-confessionnels censés représenter les Libanais. De toutes façons, dans le meilleur des cas, le plafond des ambitions de ce nouveau gouvernement, s’il voit le jour, est d’apporter un peu de stabilité institutionnelle au Liban afin d’empêcher une dérive incontrôlable. Le moteur en sont surtout les principaux parrains régionaux et internationaux des acteurs libanais. On est encore très loin de réfléchir à une quelconque action stratégique pour le pays, que ce soit sur le plan politique, économique ou social.
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