40 ans (Karim) et 37 ans (Sandro) DG de Johnny R. Saadé Holding Collection : débutée en 2006. Environ 140 œuvres Première œuvre acquise : ne se souviennent pas Dernière œuvre acquise : Marwan Sahmarani, autoportrait |
Il faut bien l’avouer : certains ont plus de chances que d’autres. « Naître dans un environnement où il est normal d’avoir accroché à ses murs un Joan Miro, un Marc Chagall, un Marie Laurencin, ou un Raoul Duffy… est un privilège incommensurable. Cela construit une personnalité », reconnaît, amusé, Karim Saadé. Cette collection d’impressionnistes et de peintres abstraits est l’œuvre de Johnny Saadé et de son épouse, Jeanine, les parents de Karim et Sandro Saadé, qui dirigent désormais le groupe Johnny R. Saadé. Au fil des ans, Johnny Saadé et son épouse ont réuni une vingtaine d’œuvres de cet acabit sans autre fil conducteur que leur propre sensibilité. « La valeur de l’œuvre n’avait aucune importance. Ce n’était en rien un placement financier. » Karim et Sandro Saadé cultivent eux aussi ce goût pour l’art : depuis 2006, ils s’intéressent ensemble au travail d’artistes libanais ou syriens. En tout, ils ont déjà collecté quelque 140 pièces, avec une inclinaison pour des artistes contemporains comme Saïd Baalbaki (1974), Omar Fakhoury (1979), Zeina Assi (1974) ou Marwan Sahmarani (1970). « Ce sont souvent des artistes avec lesquels nous construisons une relation personnelle, même si nous préférons acheter leurs œuvres à des galeries. » La spéculation, disent-ils, n’est pas ce qui les motive. « La valeur d’un artiste se construit lentement. Pour s’y retrouver, il faut s’engager sur deux à trois décennies. C’est trop long pour spéculer. » De même qu’ils se reconnaissent un droit à l’erreur. « Une collection parfaite n’existe pas. C’est un tout, qui se construit aussi de nos erreurs. » Certaines des toiles achetées sont destinées à agrémenter les immeubles que leur groupe construit. « Nous ne sommes pas intéressés par l’aspect décoratif des peintures. Mais passer commande à un artistes est une façon de l’aider », précise Sandro Saadé.