D’aucuns verraient dans notre sondage Sofres de ce mois un acte de vandalisme économique, ou pire, un appel à la sinistrose civile (voir p. 16). Évidemment, tel n’était pas notre objectif. Et, pour dire la vérité, malgré les sirènes déclenchées çà et là, on ne s’attendait pas à ce qu’une telle proportion (42 %) soit défavorable au gouvernement et, en plus, perçoive l’avenir en gris anthracite.
Il faut dire que la population est ce qu’il y a de plus exaspérant. Des ingrats qui ont le souffle court. Tous les dirigeants de tous les pays vous le diront. Certains de ces dirigeants, plutôt confiants dans ce qu’ils font, rétorquent justement qu’ils n’ont pas peur, eux, de prendre des mesures impopulaires. Parce que le long terme, l’Histoire, leur donnera raison. Du coup, la malédiction de la vox populi se transforme en bénédiction hypothéquée sur l’avenir. Une sorte de stock-option spéculative.
Il n’empêche que la communication est un art trop important et trop subtil pour le laisser aux seuls politiques ou aux magiciens des chiffres. Un Jacques Séguéla local ne serait pas de trop. Sa “force tranquille” dédiée à François Mitterrand a fait le tour du monde et Dieu seul sait ce qu’elle voulait dire au juste.
Les dinosaures et les autres
Malheureusement, des coïncidences viennent parfois appuyer la couleur. Il en va ainsi des fournisseurs du secteur de la construction, un dossier traité sous toutes ses sutures (pp. 34-46). Le monsieur de la couverture, un illustre inconnu, aurait pu être un cimentier, un importateur de bulldozers ou un peintre en bâtiment. Son expression affligée – en réalité peut-être que sa femme venait de le quitter – correspond bien à ce que tout ce beau monde nous a raconté sur 10 pages.
Alors que faire quand l’adversité nous tient aux voies respiratoires ? Eh bien comme d’habitude, certains, dans des niches de marché ou dans des secteurs dits sinistrés, ont trouvé de l’oxygène ailleurs. Parmi nos lauréats de ce mois figurent Habis l’orfèvre, Exotica le fleuriste, Istisharat l’informaticien, ou encore Raïdy l’imprimeur. Comme quoi la raison du plus futé est toujours la meilleure.
Mais attention ! “Il est toujours moins onéreux de fidéliser un client actuel que de gagner un nouveau”. Cet adage bien connu fait partie de nos conseils aux entreprises pour fidéliser la clientèle (voir p. 93). À la lumière de notre sondage, il semble bien que nos responsables gagneraient à s’en inspirer. Après tout, sans sujets, il n’y a pas de roi.
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