Un article du Dossier
Éducation professionnelle : une formation à repenser
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Les succès observés après deux années incitent les promoteurs de l’initiative à dupliquer la méthode à d’autres centres d’éducation technique de la filière en sollicitant notamment le soutien financier de l’Agence française de développement et le quitus de la délégation générale de l’enseignement technique et professionnel du ministère de l’Éducation pour accréditer les innovations pédagogiques entreprises. « Au départ, l’idée était de moderniser la filière électricité du baccalauréat technique (BT), mais il s’est vite avéré plus facile de créer une autre filière en parallèle : les établissements partenaires délivrent donc un BT en électrotechnique, au terme d’une formation de trois ans conçue à partir des nouveaux référentiels », explique Delphine Compain. Et la méthode fait tâche d’huile : depuis 2010, ce sont désormais douze établissements, équitablement répartis entre privés et publics (dont le CNAM qui ne délivre pas de BT, mais des formations courtes), et plusieurs centaines d’élèves qui sont formés aux différents métiers électrotechniques (électricité industrielle, ascensoriste, gestion d’énergie des bâtiments, etc.) De nouvelles passerelles ont par ailleurs été établies avec la trentaine d’entreprises partenaires pour accueillir les élèves et leur offrir davantage de perspectives d’insertion : un an après leur sortie des classes, la moitié des diplômés de la première promotion du BT électrotechnique travaillent dans ce domaine alors que ces taux se situent aux alentours des 5-15 % dans les autres filières.
Une réussite à même de convertir l’ensemble des établissements dispensant une formation en électricité aux vertus du BT électrotechnique ? « Bien sûr, le but du projet est de servir de modèle, mais il faut se méfier des effets d’aubaine d’autant que les capacités d’absorption du marché de l’emploi dans le secteur restent limitées : l’approche par compétences suppose d’avoir le matériel adéquat et des enseignants véritablement formés aux nouvelles techniques. Il ne faudrait pas qu’un engouement trop massif nuise à la qualité des examens et in fine à une image de marque que l’on a mis du temps à reconstruire auprès des entreprises…», conclut Delphine Compain.