Alors la nouvelle économie arrive chez nous comme notre couverture peut le laisser croire… On n’en est pas encore là, déjà qu’on a tout le mal du monde à gérer l’ancienne. Ce n’est pas de la science-fiction non plus, mais il ne suffit certainement pas de cliquer sur “enter” pour que les miracles digitaux se succèdent. (Voir notre dossier pp. 28-49). Tout est encore à faire. Et dans certains cas à défaire et refaire. Pourtant, l’informatique et autres gigahertz sont devenus en un rien de temps les totems de beaucoup de nos coindigènes… quand ils ne quittent pas le pays. Et ils le font souvent, attirés par des Silicon Valley à perte de vue. Des initiatives locales – start-up pour être dans le bain – éclosent cependant tous les jours, avec souvent une belle consonance du terroir : elmazad, yalla, yashater, mashakel… et des .com.lb à la pelle.
Et souvent ça marche, même en l’absence d’un Internet City ou encore d’une “zone franche de haute technologie”, un projet délaissé par le Parlement sortant, dans la fièvre des samedis soirs, veilles des campagnes législatives. Mais a-t-on vraiment besoin de tels subterfuges ? Après tout, l’Internet n’a pas de limite, par définition. Sauf celles imposées périodiquement par notre archaïque ministère des Télécoms, plus celles des Douanes, pour arriver au summum de l’aberration avec les histoires ubuesques de la Sûreté générale, le tout-puissant censeur de notre moralité et correcteur de nos erreurs de dérapage.
Du coup, pour se donner de la contenance, on cite allègrement l’exemple irlandais, ou même indien, comme étonnants pays ayant réussi à exploiter les mines d’or virtuel. Et on s’en tient là. La jeune génération charge, en même temps que les logiciels, une bonne dose de frustration. Il en va de même pour les WAPnautes, les connectés Bluetooth, les reliés au SkyBridge… des consonances d’extraterrestres avec plein de rencontres du troisième type qui prouvent qu’il y a de l’intelligence dans l’outer-space.
Alors que faire ? Attendre le nouveau gouvernement ? Les professionnels de l’attente que nous sommes devenus auront probablement à traîner d’autres tortues administratives. Et l’alphabet digital, après le phénicien, est déjà un TGV qu’il faut prendre en marche. On n’invente rien : déjà les Rahbani, de la première génération, ont créé tout un monde absurde autour d’une hypothétique gare, “el-Mahatta”.
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