Le premier, le Qatar, a compris que l'art est un puissant outil pour asseoir sa réputation et faire rayonner sa politique extérieure. En plus de son implication dans le monde de la finance, de la diplomatie ou du sport, la dynastie al-Thani, au pouvoir à Doha, a construit différents “méga-musées” ultrasophistiqués, menés de main de maître par des architectes stars, censés servir d’écrin à d’extraordinaires collections.
Aujourd’hui, deux musées sont ouverts au public : le Musée d’art islamiste et le Musée d’art moderne. Un troisième est en cours : le Musée national du Qatar. Pour les alimenter, nombre de chefs-d'œuvre de la peinture moderne ou contemporaine sont ravis à prix d'or dans les salles de vente occidentales. D’après le site Artprice, le Qatar débourse annuellement plus d’un milliard de dollars pour des projets culturels, sans compter les sommes que la famille al-Thani dépense à titre privé. Tombée dans son escarcelle, la toile de Paul Gauguin “Nafea Faa Ipoipo” (“Quand vas-tu te marier ?”), le portrait de deux jeunes Tahitiennes, pour 300 millions de dollars, la transaction la plus importante pour une œuvre d’art. En 2011, il avait déjà déboursé une somme presque aussi importante (250 millions de dollars) pour “Les joueurs de cartes” de Paul Cézanne. Le petit émirat (deux millions d’habitants) ne lorgne pas seulement sur les impressionnistes, puisqu’il a aussi acquis des œuvres d’après-guerre et contemporaines de Mark Rothko à Damien Hirst.
Les autres pétromonarchies se sont mises à ce nouveau “soft power” culturel : Abou Dhabi bosse ainsi avec le Louvre pour un futur Musée des arts islamiques prévu en 2017 ; le Guggenheim, lui, se charge du futur Musée d’art moderne et contemporain. À cela s’ajoutent des foires comme celle de Dubaï ou les installations à retentissement mondial comme les gigantesques sculptures de l’Américain Richard Serra, plantées en plein désert du Qatar.
Pour ces pays, l’art n’a rien d’une petite manie de richissimes monarchies. Ces dépenses s’inscrivent aussi dans une vision de la culture censée attirer la manne touristique qui doit relayer, au moins en partie, les pétrodollars dans un plus ou moins proche avenir. Le succès sera-t-il au rendez-vous ? Beaucoup en doutent et voient dans cette effervescence une “coquille vide” comme l’affirme l’artiste libanaise Ninar Esber, dans le New York Times en 2012, selon qui « il manque encore trop d’éléments fondamentaux comme la liberté d’expression » pour que la scène artistique y soit ambitieuse et les touristes y accourent.
Aujourd’hui, deux musées sont ouverts au public : le Musée d’art islamiste et le Musée d’art moderne. Un troisième est en cours : le Musée national du Qatar. Pour les alimenter, nombre de chefs-d'œuvre de la peinture moderne ou contemporaine sont ravis à prix d'or dans les salles de vente occidentales. D’après le site Artprice, le Qatar débourse annuellement plus d’un milliard de dollars pour des projets culturels, sans compter les sommes que la famille al-Thani dépense à titre privé. Tombée dans son escarcelle, la toile de Paul Gauguin “Nafea Faa Ipoipo” (“Quand vas-tu te marier ?”), le portrait de deux jeunes Tahitiennes, pour 300 millions de dollars, la transaction la plus importante pour une œuvre d’art. En 2011, il avait déjà déboursé une somme presque aussi importante (250 millions de dollars) pour “Les joueurs de cartes” de Paul Cézanne. Le petit émirat (deux millions d’habitants) ne lorgne pas seulement sur les impressionnistes, puisqu’il a aussi acquis des œuvres d’après-guerre et contemporaines de Mark Rothko à Damien Hirst.
Les autres pétromonarchies se sont mises à ce nouveau “soft power” culturel : Abou Dhabi bosse ainsi avec le Louvre pour un futur Musée des arts islamiques prévu en 2017 ; le Guggenheim, lui, se charge du futur Musée d’art moderne et contemporain. À cela s’ajoutent des foires comme celle de Dubaï ou les installations à retentissement mondial comme les gigantesques sculptures de l’Américain Richard Serra, plantées en plein désert du Qatar.
Pour ces pays, l’art n’a rien d’une petite manie de richissimes monarchies. Ces dépenses s’inscrivent aussi dans une vision de la culture censée attirer la manne touristique qui doit relayer, au moins en partie, les pétrodollars dans un plus ou moins proche avenir. Le succès sera-t-il au rendez-vous ? Beaucoup en doutent et voient dans cette effervescence une “coquille vide” comme l’affirme l’artiste libanaise Ninar Esber, dans le New York Times en 2012, selon qui « il manque encore trop d’éléments fondamentaux comme la liberté d’expression » pour que la scène artistique y soit ambitieuse et les touristes y accourent.