Le 27 avril dernier, la maison américaine Bonhams a mis aux enchères un lot exceptionnel : une toile de Khalil Gibran, baptisée “Portrait of Mrs Alexander Morten”. Considérée comme l’une de ses œuvres majeures, ce lot a été adjugé quelque
270 000 dollars (frais inclus). Soit presque dix fois son estimation initiale, comprise entre 29 000 et 44 000 dollars. C’est la première fois, il est vrai, qu’un tableau de ce grand poète et artiste était proposé aux enchères. Si on en croit Bonhams, il aurait été acheté par une institution libanaise et devrait prochainement « rentrer au pays ».
Cette huile appartenait jusqu’ici à la collection de Mme Alexander Morten (Boston) et avait été exposée une seule fois en 1914, lors de la première exposition de l’artiste libanais à New York. Marjorie Morten, que Khalil Gibran peint ici, était un mécène réputé de la scène artistique new-yorkaise, connue également pour son soutien à différents membres de la secte bahaïe. C’est d’ailleurs ce qui permit la rencontre entre le peintre et cette grande dame, Khalil Gibran cherchant à se renseigner sur cette secte d’origine iranienne.
« Cela a été une vraie “vente événement”, explique au site www.blouinartinfo.com le chef du département d’art moderne et contemporain de la maison Bonhams, Nima Sagharchi. Même si la plupart des artistes présentés ici sont déjà reconnus, au Liban comme ailleurs, pour beaucoup d’entre eux, c’est souvent un premier pas sur le marché international. Beaucoup de lots ont certes été acquis par des collectionneurs libanais (…) mais cela marque également une étape capitale dans la reconnaissance de l’art du Moyen-Orient sur la scène internationale. »
Lors de la vente Bonhams du 27 avril, plusieurs autres lots ont dépassé les 100 000 dollars. Parmi eux, une huile “Opéra Garnier” (1964) de Farid Aouad (1924-1982). Installé à Paris de manière permanente à partir de 1959, ce peintre était encore souvent hors du radar des grands collectionneurs. Il semble que sa cote soit aujourd’hui en pleine phase ascendante : en 2016, une de ses toiles, baptisée “Homo Flux”, s’était déjà vendue 149 000 dollars lors d’enchères chez Christie’s (Dubaï). Aujourd’hui, Opéra Garnier signe un autre beau succès pour ce peintre : un peu moins de 110 000 dollars, en phase avec ses estimations.
Autre belle vente, le tableau “Beirut City Centre The Egg” (2015) du peintre Ayman Baalbaki (1975), un des deux artistes libanais à figurer dans le top 500 mondial d’Artprice. Cette œuvre a été adjugée un peu moins de 130 000 dollars, en phase avec ses estimations. “The Egg” reproduit l’un des monuments emblématiques de la ville et de son centre-ville dévasté par la guerre de 1975, qui fait depuis partie des points de repère historiques des habitants de Beyrouth. Pour Baalbaki, cette vente signe un retour à une cote normale après les excès de 2015 quand son tableau “Babel” (2005) avait été adjugé 485 000 dollars, lors d’une vente de Christie’s à Dubaï.
En revanche, les peintres de la génération des “précurseurs” comme Daoud Corm et Habib Srour, voire la suivante, du début du XXe siècle, avec Omar Onsi ou Mustafa Farroukh ont peu séduit le public londonien. Plusieurs de leurs œuvres n’ont pas trouvé preneur, tout comme la très belle toile “Cela fait quarante jours, portrait de Christine Abboud” (1964) de Shafic Abboud (1926-2004), figure emblématique de l’art abstrait au Liban.
À noter enfin que l’enchère la plus importante de la vente Bonhams concerne l’artiste égyptien, Hussein Bicar (1913-2002), dont la “Maison nubienne” (1974) a été adjugée pour près d’un demi-million de dollars (465 000 dollars exactement, frais inclus) pour une estimation comprise entre 100 000 et 170 000 dollars, faisant de cette peinture l’œuvre d’un artiste arabe la plus chère jamais vendue à Londres.
270 000 dollars (frais inclus). Soit presque dix fois son estimation initiale, comprise entre 29 000 et 44 000 dollars. C’est la première fois, il est vrai, qu’un tableau de ce grand poète et artiste était proposé aux enchères. Si on en croit Bonhams, il aurait été acheté par une institution libanaise et devrait prochainement « rentrer au pays ».
Cette huile appartenait jusqu’ici à la collection de Mme Alexander Morten (Boston) et avait été exposée une seule fois en 1914, lors de la première exposition de l’artiste libanais à New York. Marjorie Morten, que Khalil Gibran peint ici, était un mécène réputé de la scène artistique new-yorkaise, connue également pour son soutien à différents membres de la secte bahaïe. C’est d’ailleurs ce qui permit la rencontre entre le peintre et cette grande dame, Khalil Gibran cherchant à se renseigner sur cette secte d’origine iranienne.
« Cela a été une vraie “vente événement”, explique au site www.blouinartinfo.com le chef du département d’art moderne et contemporain de la maison Bonhams, Nima Sagharchi. Même si la plupart des artistes présentés ici sont déjà reconnus, au Liban comme ailleurs, pour beaucoup d’entre eux, c’est souvent un premier pas sur le marché international. Beaucoup de lots ont certes été acquis par des collectionneurs libanais (…) mais cela marque également une étape capitale dans la reconnaissance de l’art du Moyen-Orient sur la scène internationale. »
Lors de la vente Bonhams du 27 avril, plusieurs autres lots ont dépassé les 100 000 dollars. Parmi eux, une huile “Opéra Garnier” (1964) de Farid Aouad (1924-1982). Installé à Paris de manière permanente à partir de 1959, ce peintre était encore souvent hors du radar des grands collectionneurs. Il semble que sa cote soit aujourd’hui en pleine phase ascendante : en 2016, une de ses toiles, baptisée “Homo Flux”, s’était déjà vendue 149 000 dollars lors d’enchères chez Christie’s (Dubaï). Aujourd’hui, Opéra Garnier signe un autre beau succès pour ce peintre : un peu moins de 110 000 dollars, en phase avec ses estimations.
Autre belle vente, le tableau “Beirut City Centre The Egg” (2015) du peintre Ayman Baalbaki (1975), un des deux artistes libanais à figurer dans le top 500 mondial d’Artprice. Cette œuvre a été adjugée un peu moins de 130 000 dollars, en phase avec ses estimations. “The Egg” reproduit l’un des monuments emblématiques de la ville et de son centre-ville dévasté par la guerre de 1975, qui fait depuis partie des points de repère historiques des habitants de Beyrouth. Pour Baalbaki, cette vente signe un retour à une cote normale après les excès de 2015 quand son tableau “Babel” (2005) avait été adjugé 485 000 dollars, lors d’une vente de Christie’s à Dubaï.
En revanche, les peintres de la génération des “précurseurs” comme Daoud Corm et Habib Srour, voire la suivante, du début du XXe siècle, avec Omar Onsi ou Mustafa Farroukh ont peu séduit le public londonien. Plusieurs de leurs œuvres n’ont pas trouvé preneur, tout comme la très belle toile “Cela fait quarante jours, portrait de Christine Abboud” (1964) de Shafic Abboud (1926-2004), figure emblématique de l’art abstrait au Liban.
À noter enfin que l’enchère la plus importante de la vente Bonhams concerne l’artiste égyptien, Hussein Bicar (1913-2002), dont la “Maison nubienne” (1974) a été adjugée pour près d’un demi-million de dollars (465 000 dollars exactement, frais inclus) pour une estimation comprise entre 100 000 et 170 000 dollars, faisant de cette peinture l’œuvre d’un artiste arabe la plus chère jamais vendue à Londres.