Green Studio se dédie à l’implantation de murs végétaux, grâce à une technologie adaptée au climat de la région. Et ça marche : la start-up libanaise ouvre un bureau à Dubaï et signe avec le n° 1 mondial du secteur.
Villes et végétal ? Le tandem prend son essor dans les pays développés. Aujourd’hui, jardins sur les toits et autres murs végétalisés représenteraient un marché mondial de sept milliards de dollars. À Beyrouth, une société se distingue : Green Studio. Elle est d’ailleurs numéro un régional. « Nos concurrents sont européens ou américains », assure Jamil Corbani, qui l’a fondée avec trois associés, Zeina Kronfol, Oliver Wehbé et Marc Abi Haila. Outre leur apaisante beauté, ces murs de plantes ont de multiples avantages : ils agissent comme des régulateurs thermiques, permettant de dépenser moins pour chauffer ou climatiser les appartements. Ils sont aussi de véritables isolants acoustiques. Aujourd’hui, on leur découvre des vertus dépolluantes : oxyde d’azote, particules, composés volatils… sont consommés par les micro-organismes produits par l’écosystème racinaire des plantes.
Depuis son lancement en 2009, la start-up a imaginé une centaine de murs verticaux “clefs en main”. On les a vus en 2016 dans la vitrine de Piaff, on les retrouve aujourd’hui sur les façades de Beirut Terraces, le complexe immobilier du centre-ville. Mais aujourd’hui, la jeune pousse se trouve à un tournant stratégique : d’ici à la fin de l’année, Green Studio, qui compte une vingtaine de salariés, ouvre un bureau commercial à Dubaï pour faire face à la demande dans le Golfe, un marché que Jamil Corbani estime à 30 millions de dollars. « Depuis 2010, notre chiffre d’affaires a été multiplié par quatre. Jusqu’en 2012, nos clients étaient à 90 % libanais. Aujourd’hui,
65 % de notre chiffre d’affaires se réalise à l’étranger, aux Émirats arabes unis en particulier », explique-t-il. Pour y parvenir, la start-up a mis en œuvre des solutions pour des pays chauds et méditerranéens. « Notre force, c’est d’avoir réussi à créer un système adapté à notre climat. » La municipalité de Dubaï ne s’y est pas trompée : elle s’est dotée d’une végétation exubérante sur sa façade estampillée Green Studio. Malgré ces succès, ce qui occupe le bureau d’Antélias se veut d’une autre envergure : la jeune pousse vient de signer un accord commercial avec Zinco, n° 1 mondial des solutions pour jardins suspendus et autres terrasses sur les toits. « Cette fois, nous avons développé une technologie adaptée aux climats tempérés voire froids, afin de proposer une solution pour l’Europe. La signature de ce contrat revient à un énorme changement d’échelle pour nous. » Aujourd’hui, Green Studio assure la production de 2 000 à
3 000 m2 de murs végétaux par an. « On peut monter jusqu’à 10 000 m2. Au-delà, il faut investir pour augmenter nos capacités », dit celui dont la société a rejoint le réseau Endeavor des start-up à fort potentiel en 2014.
Procédé technologique
N’allez pas croire qu’il suffit de planter un pot à la verticale pour “faire” un mur végétal : Green Studio a breveté en 2011 au Liban, puis aux États-Unis, un procédé technologique qui a demandé quatre à cinq ans de recherche. « On parle de “peau hydroponique”, car les plantes reposent sur un “tissu” multicouche que l’eau ou les nutriments traversent et dans lequel on plante les végétaux », explique Léa Kalpakian, l’une des ingénieures agronomes de l’équipe. Le système est en plus géré par des senseurs, qui permettent de réagir en temps réel en cas de changements de température, de l’humidité ambiante.
Si l’équipe a déjà travaillé pour des particuliers, elle vise plutôt les grands projets.
« Nous voulons proposer une technique qui rivalise avec d’autres matériaux. Notre but ? Qu’un mur végétal ne soit plus considéré comme un “luxe”, mais comme une alternative au béton, aux vitrages… » Au Liban, un mur végétal coûte entre 400 et 500 dollars le m2. Jamil Corbani espère pouvoir vite le proposer moitié moins cher. « C’est aussi cela que représente notre accord avec Zinco : un passage vers une production de masse. » Pour une entreprise libanaise, ce n’est pas si courant.
Depuis son lancement en 2009, la start-up a imaginé une centaine de murs verticaux “clefs en main”. On les a vus en 2016 dans la vitrine de Piaff, on les retrouve aujourd’hui sur les façades de Beirut Terraces, le complexe immobilier du centre-ville. Mais aujourd’hui, la jeune pousse se trouve à un tournant stratégique : d’ici à la fin de l’année, Green Studio, qui compte une vingtaine de salariés, ouvre un bureau commercial à Dubaï pour faire face à la demande dans le Golfe, un marché que Jamil Corbani estime à 30 millions de dollars. « Depuis 2010, notre chiffre d’affaires a été multiplié par quatre. Jusqu’en 2012, nos clients étaient à 90 % libanais. Aujourd’hui,
65 % de notre chiffre d’affaires se réalise à l’étranger, aux Émirats arabes unis en particulier », explique-t-il. Pour y parvenir, la start-up a mis en œuvre des solutions pour des pays chauds et méditerranéens. « Notre force, c’est d’avoir réussi à créer un système adapté à notre climat. » La municipalité de Dubaï ne s’y est pas trompée : elle s’est dotée d’une végétation exubérante sur sa façade estampillée Green Studio. Malgré ces succès, ce qui occupe le bureau d’Antélias se veut d’une autre envergure : la jeune pousse vient de signer un accord commercial avec Zinco, n° 1 mondial des solutions pour jardins suspendus et autres terrasses sur les toits. « Cette fois, nous avons développé une technologie adaptée aux climats tempérés voire froids, afin de proposer une solution pour l’Europe. La signature de ce contrat revient à un énorme changement d’échelle pour nous. » Aujourd’hui, Green Studio assure la production de 2 000 à
3 000 m2 de murs végétaux par an. « On peut monter jusqu’à 10 000 m2. Au-delà, il faut investir pour augmenter nos capacités », dit celui dont la société a rejoint le réseau Endeavor des start-up à fort potentiel en 2014.
Procédé technologique
N’allez pas croire qu’il suffit de planter un pot à la verticale pour “faire” un mur végétal : Green Studio a breveté en 2011 au Liban, puis aux États-Unis, un procédé technologique qui a demandé quatre à cinq ans de recherche. « On parle de “peau hydroponique”, car les plantes reposent sur un “tissu” multicouche que l’eau ou les nutriments traversent et dans lequel on plante les végétaux », explique Léa Kalpakian, l’une des ingénieures agronomes de l’équipe. Le système est en plus géré par des senseurs, qui permettent de réagir en temps réel en cas de changements de température, de l’humidité ambiante.
Si l’équipe a déjà travaillé pour des particuliers, elle vise plutôt les grands projets.
« Nous voulons proposer une technique qui rivalise avec d’autres matériaux. Notre but ? Qu’un mur végétal ne soit plus considéré comme un “luxe”, mais comme une alternative au béton, aux vitrages… » Au Liban, un mur végétal coûte entre 400 et 500 dollars le m2. Jamil Corbani espère pouvoir vite le proposer moitié moins cher. « C’est aussi cela que représente notre accord avec Zinco : un passage vers une production de masse. » Pour une entreprise libanaise, ce n’est pas si courant.