Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent. La façon dont a été accueilli le nouveau gouvernement montre au moins un certain sens du réalisme chez les Libanais : quasiment personne ne croit en la capacité du nouveau cabinet à apporter les changements attendus. Sachant qu’aucune partie ne les a – à ce jour – formalisés dans un programme en bonne et due forme susceptible d’emporter l’adhésion. Et c’est donc un franc scepticisme qui accompagne l’arrivée de la nouvelle équipe. Elle n’est pas si nouvelle que ça en réalité, du moins pour les postes-clés. Si l’on devait tout de même regarder la moitié pleine du verre, ce serait pour saluer l’officialisation de la reconnaissance de certains problèmes fondamentaux : la corruption, l’absence de planification de la politique publique, la sous-représentation des femmes, les violations des droits de l’homme… Car l’adjonction de ces thématiques à des ministères d’État n’est que cela ; elle identifie l’existence du problème – et c’est un premier pas –, mais ne laisse rien espérer quant à sa résolution. Le processus est le même pour la loi électorale qui va cristalliser l’essentiel du débat public dans les prochaines semaines. Il s’agit pour la classe politique de reconnaître en creux la crise de confiance dont elle est l’objet et de prétendre vouloir “améliorer” sa représentativité pour in fine assurer sa reconduction avec les honneurs pseudodémocratiques.
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