Un article du Dossier
L’expresso : vitrine d’un marché du café en ébullition
Dans la guerre que se livrent les acteurs de l’expresso dans les hôtels et restaurants (HoReCa), Café Kimbo a choisi de se mettre en retrait. « La concurrence sur ce segment du marché est énorme, concède Walid Hachem, propriétaire des enseignes Moka and Co. et distributeur de la marque italienne Kimbo au Liban depuis 2004. « Les producteurs et torréfacteurs locaux sont mieux positionnés du fait de leur implantation et de leurs réseaux », explique-t-il. Dans les locaux de Moka and More à Kaslik, l’expresso arrive des usines napolitaines prêt à la distribution sous forme de graine, de café moulu, de capsules ou de dosettes. Ce sont ces dernières qui constituent le produit phare de Walid Hachem. « Avec les dosettes, moins chères (35 centimes de dollars) et qui fonctionnent sur tous types de machines standard (ESE), nous nous tournons davantage vers le secteur de bureaux, des entreprises et des commerces. » Les produits de Café Kimbo sont uniquement disponibles sur commande. Avec moins d’un million de dollars généré sur ses ventes d’expresso en 2015 au Liban, l’italien Café Kimbo (190 millions de dollars de chiffre d’affaires total à l’international en 2015) est au pays du Cèdre loin derrière les leaders du marché. Mais le représentant du deuxième torréfacteur italien mise sur la nouvelle stratégie de la maison mère. « Au printemps dernier, le siège de l’entreprise à Naples s’est dit qu’il y avait des parts de marché à conquérir sur les capsules en proposant des prix jusqu’à deux fois moins cher que ceux de nos concurrents. » De nouveaux produits compatibles sur machines Nespresso ont été lancés, « et le succès a été tel que nous n’avons pas pu recevoir les commandes destinées au marché libanais », selon Walid Hachem. Cela ne devrait pas tarder, annonce le distributeur de la marque, prêt à s’engager dans une course contre la montre. « La consommation d’expresso ne cesse de gagner du terrain au Liban, poursuit-il, et cela risque d’être le cas encore au moins pour les cinq prochaines années. » « Après cela, prédit-il, le marché risque la saturation. »