Le dernier producteur industriel de chewing-gums et de confiseries du Liban lance sa nouvelle gamme de produits. Son ambition : doubler son chiffre d’affaires et concurrencer le géant du secteur, l’américain Mondelez.
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Héritier Gandour
Nael Shaar marche dans les pas de son grand-père. En 1960, Chafic Gandour fonde avec son frère MCGC qu’il rattache à la société familiale MO Gandour. « L’idée était de compléter la gamme de chocolaterie, de biscuiterie et de pâtes alors produite par le groupe. Dix ans plus tard, nous étions la plus grande compagnie du secteur, c’était un secteur vierge, et les marchés arabes ont catalysé notre développement. » En 1997, une histoire personnelle scinde la famille en deux. Chafic Gandour fonde son propre groupe. Il réunit sur le site de Kfarchima MCGC et la Société industrielle de papier et de carton ondulé (Sipco). « Nous sommes la dernière usine de produits de grande consommation du Liban qui fait encore des chewing-gums et des confiseries », explique Nael Shaar en référence à la délocalisation en 2013 vers l’Égypte de l’usine libanaise de l’américain Mondelez (Chiclets, Clorets, Halls). Entre septembre 2015 et 2016, MCGC dit avoir écoulé au Liban près de 17,5 millions de paquets (marques Pix et Cheque confondues) dans les quelque 8 000 points de vente du pays. Sur la même période, l’entreprise aurait réalisé près de 3,5 millions de dollars de chiffre d’affaires, grâce notamment à l’exportation de 60 % de sa production vers une vingtaine de pays. « Mon grand-père a toujours été très patriote. Jusqu’à ses derniers jours, il a rappelé sa volonté de produire ici. » Mais le jeune entrepreneur semble désormais vouloir prendre un autre chemin. « Le Liban n’est pas un pays industriel. Il n’est pas assez compétitif par rapport à la Turquie où le gouvernement aide les entreprises à vendre et exporter les produits. » Pour le moment, sa mère et son oncle s’opposent à la délocalisation, préservant ainsi le sort des cent salariés du groupe. « Je crois que mon grand-père aurait compris que le Liban d’aujourd’hui n’est plus celui des années 1960, se défend Shaar. Sur le plan industriel rien ne s’est amélioré en près de 40 ans, je ne vois pas pourquoi ça évoluerait aujourd’hui. »