La Beirut Art Fair (BAF) avait intégré un espace dédié au design. Pourquoi avoir décidé d’une séparation plus nette, en créant la Beirut Design Fair ?
Pendant plusieurs années, la BAF a ouvert ses portes aux acteurs du design, mais ses fondateurs se sont rendu compte qu’art et design étaient, par certains aspects, trop distincts pour cohabiter. D’où la création de cette nouvelle foire 100 % dédiée aux arts décoratifs, la Beirut Design Fair. L’événement présentera les designers libanais et leur ouvrira une nouvelle fenêtre sur la scène internationale. Car il s’agit d’abord d’attirer collectionneurs et galeries européennes pour mieux pérenniser le positionnement de Beyrouth comme “avant-poste” de la création contemporaine dans la région.
La BDF et la BAF ont-elles les mêmes organisateurs ?
La BDF est organisée par la société Cedralys, une société indépendante de celle qui organise la BAF, fondée par Laure d’Hauteville, mon épouse. Toutefois, si aucun lien capitalistique n’existe, ces entités ont conclu un partenariat pour optimiser la gestion des deux événements. Ne serait-ce que parce que la BAF et la BDF ont lieu en même temps sur le même espace.
Quels sont vos objectifs ?
Une foire est rarement rentable lors de sa première édition ! Nous visons 40 à 50 d’exposants – Design Days Dubai comptait cette année une quarantaine de stands – et quelque 10 000 visiteurs. En tout, la foire s’étendra sur 3 000 m2, dont 60 % environ seront dédiés à des créateurs locaux et 40 % réservés à des galeries ou des éditeurs étrangers. Nos prix débuteront à partir de 250 dollars le m2 le stand nu. Pour les
designers émergents, nous avons une formule plus abordable, à 1 400 dollars les quatre mètres carrés.
La région ne manque pas d’événements consacrés au design. N’est-ce pas un peu tard pour entrer sur ce créneau ?
Le Liban a une très longue histoire en termes de création et de patrimoine qui fait défaut à Dubaï ou aux pays du Golfe. De plus, à Beyrouth, la scène a évolué de manière significative : il existe ici une véritable communauté de créateurs, de galeries et d’artisans. Cet écosystème justifie à lui seul qu’on parie sur Beyrouth. Cela dit, nous n’avons pas vocation à concurrencer des événements existants. Nous croyons à notre complémentarité. La Beirut Design Week, qui existe déjà depuis plusieurs années, par exemple, se veut un “parcours libre” à travers de multiples lieux de la capitale pour faire découvrir les plus récentes créations de designers, sans chercher à les sélectionner. Notre approche est différente : nous avons mis en place un comité de sélection qui filtrera les demandes afin de présenter les créations les plus prometteuses de la scène locale.
De plus en plus d’événements liés au monde de design… Le secteur est-il en croissance ?
Une étude le chiffrait à quelque 450 millions de dollars en 2014, couvert à 80 % par des importations, notamment pour le moyen et haut de gamme (en provenance d’Europe) et pour le bas de gamme (du Sud-Est asiatique). En se basant sur la croissance constatée entre 2011 et 2014 (+19 %) dans cette même étude, nous obtenons 535 millions à fin 2017. Si on tient compte du marché informel, dont j’estime la proportion à 10 % du total, on arrive à une estimation d’environ 600 millions de dollars. Le potentiel est là !
Pendant plusieurs années, la BAF a ouvert ses portes aux acteurs du design, mais ses fondateurs se sont rendu compte qu’art et design étaient, par certains aspects, trop distincts pour cohabiter. D’où la création de cette nouvelle foire 100 % dédiée aux arts décoratifs, la Beirut Design Fair. L’événement présentera les designers libanais et leur ouvrira une nouvelle fenêtre sur la scène internationale. Car il s’agit d’abord d’attirer collectionneurs et galeries européennes pour mieux pérenniser le positionnement de Beyrouth comme “avant-poste” de la création contemporaine dans la région.
La BDF et la BAF ont-elles les mêmes organisateurs ?
La BDF est organisée par la société Cedralys, une société indépendante de celle qui organise la BAF, fondée par Laure d’Hauteville, mon épouse. Toutefois, si aucun lien capitalistique n’existe, ces entités ont conclu un partenariat pour optimiser la gestion des deux événements. Ne serait-ce que parce que la BAF et la BDF ont lieu en même temps sur le même espace.
Quels sont vos objectifs ?
Une foire est rarement rentable lors de sa première édition ! Nous visons 40 à 50 d’exposants – Design Days Dubai comptait cette année une quarantaine de stands – et quelque 10 000 visiteurs. En tout, la foire s’étendra sur 3 000 m2, dont 60 % environ seront dédiés à des créateurs locaux et 40 % réservés à des galeries ou des éditeurs étrangers. Nos prix débuteront à partir de 250 dollars le m2 le stand nu. Pour les
designers émergents, nous avons une formule plus abordable, à 1 400 dollars les quatre mètres carrés.
La région ne manque pas d’événements consacrés au design. N’est-ce pas un peu tard pour entrer sur ce créneau ?
Le Liban a une très longue histoire en termes de création et de patrimoine qui fait défaut à Dubaï ou aux pays du Golfe. De plus, à Beyrouth, la scène a évolué de manière significative : il existe ici une véritable communauté de créateurs, de galeries et d’artisans. Cet écosystème justifie à lui seul qu’on parie sur Beyrouth. Cela dit, nous n’avons pas vocation à concurrencer des événements existants. Nous croyons à notre complémentarité. La Beirut Design Week, qui existe déjà depuis plusieurs années, par exemple, se veut un “parcours libre” à travers de multiples lieux de la capitale pour faire découvrir les plus récentes créations de designers, sans chercher à les sélectionner. Notre approche est différente : nous avons mis en place un comité de sélection qui filtrera les demandes afin de présenter les créations les plus prometteuses de la scène locale.
De plus en plus d’événements liés au monde de design… Le secteur est-il en croissance ?
Une étude le chiffrait à quelque 450 millions de dollars en 2014, couvert à 80 % par des importations, notamment pour le moyen et haut de gamme (en provenance d’Europe) et pour le bas de gamme (du Sud-Est asiatique). En se basant sur la croissance constatée entre 2011 et 2014 (+19 %) dans cette même étude, nous obtenons 535 millions à fin 2017. Si on tient compte du marché informel, dont j’estime la proportion à 10 % du total, on arrive à une estimation d’environ 600 millions de dollars. Le potentiel est là !