Affligeant. On ne pourrait qualifier autrement le spectacle donné par les élus pendant l’examen du budget 2017 au Parlement. D’abord celui d’un hémicycle à moitié vide. Plus d’une cinquantaine de députés n’ont pas jugé nécessaire de participer au premier débat budgétaire depuis onze ans. Le spectacle donné par les présents n’était pas plus réjouissant. La plupart des interventions ne portaient pas sur le texte examiné, l’enjeu pour les éternels candidats aux élections législatives étant simplement de profiter de la couverture médiatique de l’événement pour dérouler leurs slogans. Ils se sont succédé pour dénoncer l’absence de transparence, le clientélisme et la corruption d’un système politique dont ils font partie intégrante, et les failles d’un État qu’ils contribuent à affaiblir en ignorant les principes élémentaires de la Constitution. Ils se sont présentés, au même titre que le citoyen lambda, comme des victimes impuissantes face aux politiques gouvernementales, alors qu’ils ont le pouvoir, et le devoir, de les contrôler, de les infléchir si nécessaire.
Le budget aurait dû être l’occasion de discuter des conditions économiques, sociales et financières du pays, de définir les priorités et débattre des moyens nécessaires pour les améliorer. Cette occasion, qui ne s’était pas présentée depuis 2005, les députés ont patiemment attendu qu’elle passe, même si certains avaient du mal à masquer leur ennui.
Et lorsque l’un d’entre eux, certainement mu par un agenda politique, a osé soulever la question de la politique monétaire, il s’est fait sagement remettre à sa place par le ministre des Finances. Ce dernier a reconnu la légitimité et la pertinence du sujet, mais il a souhaité que « ce sujet ne soit pas abordé publiquement ». Vive la transparence.