Un gouvernement plein de bonne volonté ? Bien sûr ; d’ailleurs, a-t-on déjà vu un gouvernement manifestement plein de mauvaise volonté ? On ne peut même pas invoquer – et se vanter de la confiance accordée par le Parlement, puisque celle-ci a toujours été acquise.
Donc, la question se réduit comme toujours aux limitations imposées par les circonstances : quelles sont les options concernant la relance (p. 16), la croissance (p. 20), les dossiers financiers (p. 24), la reconstruction (p. 28) et même la privatisation (p. 32). Avec en prime, dit-on, un nouveau Hariri qui a beaucoup réfléchi pendant ses deux années de chômage.
Il nous semble cependant qu’a été balayée, en deux temps trois mouvements, la moitié des marges de manœuvre disponibles. Comment ? C’était facile, mais il fallait y penser. D’abord, en guise d’appel aux investisseurs, on a choisi de laisser le chaudron du Sud sur le feu. Et que l’ONU aille se faire respecter ailleurs ! Il ne manquait plus que des flopées d’“Ananiens” en casques bleus se mêlent de nos poudrières, alors qu’ils sont simplement là pour sauter sur les mines.
Ensuite, on a préféré ignorer superbement la controverse sur les relations libano-syriennes. Par quelques formules surgelées, dont la date d’expiration est largement dépassée, on a mis en dépôt, avec une quantité industrielle de naphtaline, l’ensemble des expressions passées et futures à cet égard.
Enfin et par voie de conséquence, les écrasés qui avaient des velléités de dialogue national élargi iront se cogner la tête contre le lustre s’ils ont vraiment envie de faire de la trampoline.
Mais au fait tout cela n’est-il pas de la politique ? Quel rapport avec les histoires du redressement économique ? La réponse est claire : puisque la “confiance” est le mot-clé du paradis, il ne reste que quelques rares astigmates pour croire que les deux composantes de la confiance, politique et économique, sont divisibles.
Alors pas de chance de redressement ? Si, bien sûr, car il reste justement l’autre moitié de la marge de manœuvre. Et le gouvernement va devoir se débrouiller – et réussir avec ce qui reste.
D’ailleurs, les “réalistes” diront qu’un Premier ministre – quel qu’il soit – n’a pas nécessairement le choix. D’autres, qui préfèrent philosopher, soutiennent qu’on a toujours le choix. Mais, dans ce cas, on peut justement choisir de ne pas avoir le choix. Ou encore, prendre le choix inébranlable de faire semblant d’avoir fait le bon choix en choisissant ce qui reste comme choix. Allez comprend

L’équipe du Commerce du Levant souhaite à son PDG, M. Michel Pharaon, nommé membre du nouveau Cabinet, tout le succès dans sa mission, en sachant que le gouvernement dans son ensemble a une tâche difficile à accomplir