Plus de 970 antiquités syriennes ou irakiennes ont été saisies au Liban depuis 2011. Pour lutter contre le trafic de ces “antiquités du sang”, qui finançait notamment l’État islamique, les autorités libanaises ont renforcé la coopération avec les organismes internationaux et sensibilisé les douaniers.
L’affaire avait fait les gros titres. En mars 2016, à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle à Paris, un énorme colis de 108 kg en provenance du Liban est intercepté. À l’intérieur d’une caisse en bois, portant l’inscription “panneaux décoratifs en pierre pour décoration de jardin”, les douaniers découvrent avec surprise deux bas-reliefs en marbre sculpté. L’expertise postérieure du musée du Louvre y reconnaîtra une paire de plaques de chancel levantines, datées entre le XIVe et le XVIe siècle après J-C et originaires de “la moyenne vallée de l’Euphrate”, soit la Syrie actuelle. D’une valeur estimée de 250 000 euros (près de 300 000 dollars), il s’agit de la plus importante saisie de ce type réalisée récemment sur le continent européen.
Si le cas a été très médiatisé, le Liban fait relativement peu parler de lui dans le cadre du trafic d’antiquités comparé à certains de ses voisins comme la Turquie, considérée – bien qu’elle s’en défende – comme un hub régional de ce commerce illégal. Le pays du Cèdre en est pourtant une place importante. Le recel d’antiquités via le Liban a connu « une croissance exponentielle » depuis le début du conflit en Syrie, fait valoir Sam Hardy, grand spécialiste du trafic d’antiquités, dans un article sur le site de l’Unesco (2017). Les chif