Le marteau de Nada Boulos al-Assaad, commissaire-priseur d’At Auction, a donné le 6 mars le coup d’envoi de la nouvelle saison des ventes aux enchères à Beyt Amir (Clémenceau).
« Les acheteurs ont choisi les plus belles œuvres ! », s'est félicité Nada Boulos al-Assaad. La vente, qui a fait salle comble, s'est concentrée , il est vrai, sur un nombre restreint de lots.
Sans surprise, Chafic Abboud (1926-2004) a raflé l'enchère la plus haute de la soirée avec "Multiple", une huile sur toile datée de 1961. L'oeuvre a été adjugée 65 000 dollars (hors commissions), mais elle a tout juste atteint son estimation basse.
L’autre grande « star de la soirée » a été une œuvre textile de Huguette Caland (1931), intitulée "Crime de lèse-majesté" 2006. Cette pièce, réalisée dans le Sud de la France alors que l'artiste et sa famille y séjournaient, et parfaitement conservée, a trouvé acquéreur pour 55 000 dollars (hors commissions), lors d’une enchère menée au téléphone. Cette vente confirmant l'intérêt grandissant du marché pour les artistes femmes de cette période.
Signalons aussi le succès de l’artiste Aref el-Rayess (1928-2005) dont "Sans titre, Jeddah" 1982 s’est vendu largement au-dessus de son estimation initiale, à 47 000 dollars (hors commissions). Même les deux petits formats proposés "Tête de femme" 1973 et "Cosmos" 1973 ont trouvé preneur à 8 500 et 4 700 dollars.
Deux tableaux d’Ali Chams (1943) ont également créé la surprise. L’artiste a largement dépassé sa cote avec la vente de deux lots, réunis ensemble à la demande des potentiels acheteurs. "Le Printemps" et "l’Automne", tous deux datés de 1989, ont fait l’objet d’un combat dans la salle entre quatre enchérisseurs motivés. Ces peintures ont finalement trouvé acquéreur pour 36000 dollars (hors commissions), soit le double de leur estimation hau
La vente a cependant aussi été rythmée par de nombreux invendus : environ 40 % des lots, notamment des artistes de la période du mandat français (1920-1943), n’ont pas trouvé acquéreur. Certains de ses représentants ont toutefois tiré leur épingle du jeu : c’est le cas de Georges Michelet (1883-1935) dont "Aristocrate" et "Bédouin" (non datées), deux huiles sur panneaux, ont été adjugées pour 2 200 dollars et 2 600 dollars (toujours hors commissions) soit plus de trois fois leur estimation initiale.