À quelques gesticulations sporadiques près, il faut se rendre à l’évidence que peu de grands dossiers économiques ont été traités à fond, depuis X années. Mais il y a pire : c’est que ce n’est pas toujours faute d’avoir essayé, ou par manque délibéré de bonne volonté. Même dans l’administration, il nous arrive de rencontrer des gens bien “cortiqués”, rares il est vrai, mais qui rament quand même pour tourbillonner sur place la plupart du temps.
C’est comme l’histoire des brèches dans un bateau qui coule : qui est le plus rapide, les “colmateurs” de brèches ou les manipulateurs des perceuses à plein régime ? Ces derniers, appelés parfois des fantômes, pour reprendre un terme électoral, ne sont plus si inconnus, mais ce n’est pas cela qui leur donnerait des insomnies. Un comble pour un fantôme.
En guise d’illustration, en voilà les industriels, lors de leur dernier congrès, qui n’en finissent pas de ressasser des doléances, dont certaines ne requièrent qu’une simple formalité. (Voir notre dossier pp. 48-64). De revendications en promesse jurée et de sollicitations en assurance parole de scout, on en arrive à l’impression de mastiquer à longueur d’années un chewing-gum devenu sans saveur.
Pourtant avez-vous remarqué qu’un souffle d’expression franche envahit depuis peu le territoire ? Nos grandes instances économiques, par exemple, ne mâchent plus leurs mots concernant toutes sortes de problèmes, y compris en l’occurrence la CNSS. (Voir p. 16). Leur terminologie inclut des amabilités comme «situation dramatique, ankylosée, catastrophique ; mainmise, décadence…». C’est d’ailleurs en additionnant ces qualificatifs qu’on a déduit le mot de la couverture, «gangrène». Tout seuls, on n’y aurait pas pensé ; une telle éventualité ne nous a même pas effleuré l’esprit.
Changement de décor : alors que le patronat accusait l’administration de la CNSS de s’octroyer des cadeaux d’entreprise, d’autres, vraies entreprises, devraient acheter ces cadeaux, pour les offrir à une clientèle de plus en plus infidèle (voir p. 80). À l’heure de mettre sous presse, un nouveau gouvernement était en gestation, et ça semble du coup déplacé d’évoquer des sujets aussi frivoles que des cadeaux d’entreprise – une argenterie ou encore un petit portefeuille de maroquinerie. On en est presque à oublier que d’autres portefeuilles, ministériels, sont les vraies argenteries convoitées par quelque incontournable clientèle, fidèle celle-ci. Mais on nous jure cette fois que les dégâts seront limités. C’est du déjà vu ? Les modélistes nous l’ont assuré : le classique est bien la tendance cette année.
Déjà abonné ? Identifiez-vous
Les articles de notre site ne sont pas disponibles en navigation privée.
Pour lire cet article, veuillez ouvrir une fenêtre de navigation standard ou abonnez-vous à partir de 1 $.
Pour lire cet article, veuillez ouvrir une fenêtre de navigation standard ou abonnez-vous à partir de 1 $.