En attendant la formation d’un gouvernement capable de définir et de mettre en œuvre le plan de stabilisation et de redressement économique dont le Liban a urgemment besoin, Le Commerce du Levant donne la parole à des experts qui apportent, chacun son domaine, des éléments de réponse à la crise.
Il est peu de dire que la résilience des Libanais est mise à rude épreuve par la crise économique et financière. L’État défaillant est hélas verrouillé par des rivalités politiques, qui sont dérisoires au regard des problèmes à résoudre. Il faut pourtant sortir de cette impasse et chercher, avec méthode et sang-froid, des solutions coopératives à la crise.
La révolte citoyenne, remarquable d’ampleur et de civisme, traduit une forte exigence de changement à laquelle on doit répondre. Mais il faut d’abord arrêter l’effondrement systémique de l’économie et trouver l’atterrissage financier le moins brutal. Dans ce contexte, l’apathie des dirigeants et les calculs politiciens à l’œuvre sont inacceptables. L’État paraît impotent et incapable de gérer la crise, ce qui accentue la défiance des agents économiques et des marchés financiers. Cela décourage aussi les pays et les institutions qui voudraient aider le Liban à redresser son économie. L’arrêt de l’économie aiguise la crise financière et il est urgent qu’un gouvernement lucide se dévoue au sauvetage du pays.
Le pilotage financier à vue et les palliatifs de trésorerie, coutumiers au Liban, ne peuvent régler les déséquilibres structurels. Agir sur la dette publique ou sur le taux de change requiert d’avoir défini d’abord l’ajustement requis du secteur public et du système financier. On ne doit surtout pas demander de sacrifice aux épargnants avant d’avoir corrigé les fautes de pilotage de l’État ou des banques. Il f