La valeur à la revente a-t-elle des chances d’être plus importante qu’au moment de l’acquisition si on attend cinq ans ?
La valeur d’une pièce peut monter tout comme elle peut aussi chuter. Parfois, c'est tout le marché qui bouge comme maintenant ; d'autres fois, c'est la cote d’un artiste spécifique qui évolue. Quant à dire de combien… Cela dépend de l'artiste, de la période à laquelle l’œuvre a été réalisée… On a vu certains grands peintres – je pense aux femmes par exemple – stagner pendant dix ans pour ensuite littéralement voir leur cote s’envoler. Pour d'autres, parmi les plus réputés, on note une appréciation de 8% par an, soit une fois et demie le prix de départ au bout de cinq années. Enfin, il y a bien sûr les exceptions, les “cygnes noirs” difficiles à prévoir. Au final, l'art est un marché comme un autre et chaque artiste a sa courbe d'appréciation propre.
Faut-il chercher à acheter un artiste spéculatif ou, au contraire, un plus établi ?
Un artiste jeune est un choix spéculatif, mais la plus-value peut s’avérer plus élevée cinq ans plus tard… S’il perce bien sûr entre-temps. Un artiste confirmé a normalement une cote plus stable : le prix demandé à l’achat est donc, en général, plus important et le gain à la revente moindre. Un acheteur m'a dit une fois : « Je n'achète rien en dessous de 50 000 dollars. » Ce n'était pas du tout par prétention, c’était sa façon de faire le tri dans un marché relativement difficile à comprendre. Un artiste qui arrive à ces niveaux a par défaut déjà une base de collectionneurs, des expositions, une renommée, qui devrait moins varier dans le temps. C’est en théorie un placement plus assuré.