Nouveau succès pour le libano-britannique Jean Nehmé, qui avait vendu l’année dernière sa startup de e-santé à Medtronic, l'un des leaders en technologie médicale, pour 500 millions de dollars.
Un SPAC (Special purpose acquisition company) auquel participe le jeune entrepreneur avec Omar Ishrak, l’ancien CEO de Medtronic et actuel président d’Intel, et Joshua Fink, le directeur du fonds Ophir Holdings LLC et fils du fondateur de BlackRock, a été introduit ce vendredi à la Bourse de New-York et levé 750 millions de dollars, sous le nom de « Compute Health Acquisition Corp. ».
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De plus en plus populaires à Wall Street, les SPAC sont des véhicules d’investissement permettant de lever des fonds pour financer une acquisition, en général dans les deux ans qui suivent. N’étant pas opérationnels au moment de leur introduction en bourse, leur capacité à attirer des investisseurs repose en grande partie sur la réputation de leurs gérants.
« Avec un SPAC, les investisseurs donnent de fait carte blanche aux fondateurs pour réaliser de bons investissements, la confiance dans les sponsor du SPAC est donc fondamental : avec Compute Health Acquisition Corp., on est en présence d’un trio de qualité, complémentaire, qui mêle expertise technique et réseau étendu dans le monde de l’investissement », commente Hala Fadel, la cofondatrice du fonds Leap Ventures, qui avait investi dans la startup de Jean Nehmé.
La levée de fonds doit permettre de financer l’acquisition d’une société dans l'industrie de la santé digitale. Un secteur particulièrement en vogue à l’heure du coronavirus et dans lequel l’entrepreneur libanais, chirurgien de formation, développe son expertise depuis 2013, date à laquelle il a cofondé avec Andre Chow l'application de simulation chirurgicale Touch Surgery, à Londres. L'e-santé n’a cessé de croître depuis. Aujourd’hui « c'est un secteur dans lequel tout le monde veut investir », confirme Hala Fadel.
Le succès de la SPAC a d’ailleurs été immédiat, l'émission de 75 millions de titres, à 10 dollars l'un, ayant été largement surssouscrite. « Les demandes de souscription ont représenté près de 4 milliards de dollars, soit plus de quatre fois le montant visé, alors qu'en général elles sont de l’ordre d’une fois et demi le capital ciblé », poursuit-elle.
Parmi les investisseurs ayant manifesté leur intérêt, on retrouve l’entreprise Medtronic, ou encore le fonds souverain saoudien Public Investment Fund (PIF), et celui d'Abu Dhabi, Mubadala.