Les banques libanaises avaient jusqu’à fin février pour augmenter leurs fonds propres et leur niveau de liquidités. Y sont-elles parvenues ? Comment s’y sont-elles prises ? Et surtout que cela va-t-il changer ? Décryptage.
La Banque du Liban (BDL) a donné la semaine dernière le coup d’envoi d’une restructuration du secteur bancaire qui doit permettre, selon son gouverneur Riad Salamé, de «relancer graduellement l’activité» mais dont la portée ne répond clairement pas à l’ampleur de la crise. «Le Conseil central s’est réuni en présence de tous ses membres et de ceux de la Commission de contrôle des banques et a décidé de mettre en place une feuille de route, avec des délais d’application, à travers laquelle la BDL prendra toutes les mesures relatives à l’application de la circulaire n°154», a laconiquement annoncé la Banque centrale dans un communiqué.
Cette circulaire vise à améliorer les ratios de solvabilité et de liquidités des banques en leur imposant une augmentation de capital de 20% par rapport à leurs niveaux en 2018, ainsi que le placement auprès des banques correspondantes d’un montant équivalent à 3% de leurs dépôts en devises à fin juillet 2020. Les établissements qui ne s’y conformeront pas devront sortir du marché, avait déclaré il y a quelques semaines le gouverneur de la BDL à l’agence Reuters.
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Contactées par Le Commerce du Levant, la Banque du Liban et la Commission de contrôle des banques n’ont pas donné suite à nos demandes d’entretien. Mais si on en croit plusieurs sources du milieu bancaire, dont la plupart ont requis l’anonymat en raison de la sensibilité du sujet, la majorité des établissements sont parvenus à augmenter leur capital, grâce à la circulaire de la Banque centrale qui les a autorisées à lever les montants requis en «lollars»