Un espace d’évasion sur la couverture ! Il était temps. Personne n’est d’humeur, en plein août, à jouer le studieux. Et tout le monde se retrouve aux vestiaires pour la mi-temps. Tout le monde ? Non, reste une poignée d’irréductibles gouvernementaux qui stretchent le temps, en recalculant le nombre d’heures disponibles avant le 31 août. Vous savez, cette date butoir que 750 000 branchés GSM scrutent avec la panique de ne pas être “joignables” le 1er septembre au matin. À force de lois, décrets, résolutions, circulaires, rapports, mélangés et fondus dans un magma visqueux, même les plus perspicaces se sont embourbés dans un labyrinthe inextricable. (Voir p. 18 et p. 22).
Alors pour ceux qui ont perdu le nord – et la boussole –, la suite des événements devra se présenter à peu près comme suit : au 1er septembre, on aura – ou on n’aura pas – deux nouveaux opérateurs qui auront payé une somme forfaitaire avec ou sans pourcentage de revenus pour l’État ; ou une ou deux sociétés de gestion pour opérer pour le compte de l’État les deux réseaux ; ou une société intermédiaire – ou Ogero – pour assurer entre-temps, ou pour toujours, le suivi du service ; ou les mêmes opérateurs actuels pour gérer les affaires courantes, mais après avoir évacué les locaux – eux, mais pas leurs employés –, suite à la résiliation des contrats BOT, laquelle résiliation pourrait être effective – ou non – selon le jugement de l’arbitrage international en cours qui pourrait – ou non – sortir entre-temps.
Pour certains, trop à cheval sur les principes, il y a de quoi se catapulter dans le décor. Ça tombe bien (sans jeu de mots), en fin de compte, avec tout ce qu’on a découvert comme activités écotouristiques insoupçonnées dans notre pays (voir notre guide p. 74). Si bien que des skieurs-touristes suisses se sont laissé subjugués par notre ski de fond hors pistes – et par notre façon de ne pas exploiter ce créneau.
À la place, on pense exploiter le tourisme de santé (voir p. 68), ce qui assurerait quelque liquidité aux hôpitaux asséchés, et du même coup à leurs fournisseurs (p. 66). Ça les changera un peu des bons du Trésor. À moins que l’État ne délaisse cette monnaie à la mode, au profit d’un nouveau moyen de paiement : les moteurs à mazout. Vu qu’il va en avoir quelques milliers sur le bras sans savoir quoi en faire. Cela économisera les frais de stockage.
Si, malgré tous ces éclaircissements, vous êtes toujours dans le labyrinthe cité au début, c’est que vous faites exprès. Ou alors vous ignorez encore qu’il existe une maladie salutaire appelée labyrinthite (consultez le Larousse), sorte d’inflammation de l’oreille. Qui a un double effet : d’abord ne plus entendre ce qui se dit aux nouvelles, et puis élever le dialogue de sourds au rang souverain de la raison d’État.
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