Retour donc au tourisme, notre “cash machine” de l’été. Là, on trouve des
passions contrastées, du type psychologique “love/hate relationship”. Dans
le détail : certains veulent bien du tourisme, mais pas trop quand même
pour ne pas agacer d’autres secteurs qui périclitent. D’autres, aux confins du
Hermel disons, sont tout étonnés que les touristes les boudent, alors qu’ils ont
planté trois tabourets dans les broussailles, à confondre avec un Club Med. Un
troisième groupe remarque que, puisque c’est une machine à sous – qui tourne
à plein rendement –, il serait frivole de ne pas en bénéficier. Mais la frivolité,
argumente le quatrième, est un peu notre apanage et il serait déplacé d’en exclure
un secteur, sous prétexte qu’il fonctionne bien ; sinon où irait-on, au cas où
d’autres secteurs se mettent à décoller à leur tour ? (Voir notre dossier qui englobe
des infos bien plus intéressantes pp. 64-80).
Évidemment, lorsqu’on parle de cash, un percepteur se pointe automatiquement.
Car les impôts c’est notre nouveau sport – “national” au moins celui-là, depuis
qu’on a désintégré le basket-ball par salves confessionnelles. Du coup, nos
économistes s’ingénient à nous fournir des analyses circonstanciées (p. 22);
dont notre député Salah Honein, qui cultive cette manie bizarre de présenter à
la Chambre un projet de loi par jour
ouvrable (p. 24).
Mais personne n’a vraiment la tête à s’attarder
sur ces effeuillages fiscaux en plein
dénudement estival. Nos entreprises non
plus. Qui s’acharnent depuis peu sur les
pauvres – de moyens et d’esprit. On ne peut
plus croiser tranquillement un orphelin, un
festival ou un arbuste desséché, sans trébucher
sur un panneau de “sponsoring”. (Voir p.
82). Bien sûr, personne ne s’en plaindra. Mais heureusement que l’État en produit
assez tous les ans pour les alimenter en traîne-misère. Il faudrait allouer un budget
spécifique à cet effet.
On allait oublier Paris II dans ce magma d’argent. Nos instances économiques
n’ont pas l’air d’apprécier particulièrement les calendes grecques. C’est de la
gouvernance «archaïque», lâche le président Adnan Kassar, dans un accès
d’exaspération qu’on ne lui connaissait pas. Du côté des Français, on est plus
diplomate. (Voir le dossier France-Liban pp. 42-52). Mais, on n’en pense pas
moins ; du genre, simple déduction arithmétique : Paris VII ne peut avoir lieu sans
solder d’abord Paris VI.
Mais là, on est déjà en 2015, et on est surtout occupé à disserter sur les compatibilités
chimiques des organismes génétiquement momifiés.
La frivolité est notre apanage
et il serait déplacé
d’en exclure un secteur,
sous prétexte
qu’il fonctionne bien