Oui, la couverture dit bien ce qu’elle dit : le “.com” a gagné le pays tout entier.
Sauf peut-être les hameaux de Chebaa, comme vous pouvez le remarquer
sur la carte si vous avez un bon microscope. Mais pour le reste, le territoire
baigne dans le numérique, si l’on en croit par exemple le plan d’informatisation
du cadastre. (Voir p. 67 au sein de notre grand dossier informatique pp. 62-79).
Ou quand Ipsos Stat nous annonce, par un sondage exclusif (p. 62), que presque
les 2/3 des ménages beyrouthins sont dotés d’un ordinateur. Même si certains
croient deviner dans ce sigle, “.com”, des lettres cabalistiques, sorties d’un
roman de Harry Potter : “com” comme commission (syn. : boulimie, bouche goulue…),
ou bien “com” comme combien (…de corrompus peut-on recenser ?) ;
bref, de ces locutions réchauffées et ressorties ce mois-ci du congélateur, à la
faveur d’une mode électrique actuellement en vogue.
C’est du rituel, diriez-vous. Mais facilement réglable, propose le Premier ministre.
Qui veut relever la TVA à 16 %. Serait-ce une solution viable ? Oui mais…, argumente
notre économiste maison, dans une analyse circonstanciée qui ressemble
fort à un “non mais…” (p. 18). Pour l’étayer, nous produisons, avec l’aide d’un
fiscaliste, un petit “user’s guide” de poche de l’évasion fiscale (p. 23). Pour certains,
ce serait une façon de battre notre
propre record de mauvais citoyens, même si
on n’a rien à y gagner. Sauf, rétorquent
d’autres, un avantage financier qui n’est
même pas proposé encore dans la plus
Platinium des cartes bancaires. (Voir notre
dossier pp. 30-48).
Tout ceci est bien sûr source de conflit. À la résolution duquel chacun avance sa
formule magique. Notre spécialiste management, lui, en apporte 5 d’un coup.
(Voir p. 88). Dont une idée toute bête : face à un problème, ne rien faire du tout ;
à la place, noyer les petits écueils à l’aide d’un péril potentiel plus grave.
Une façon de le faire serait de réactiver une pratique qu’on croyait révolue, mais
qui a été rappelée à nos souvenirs, il y a quelques semaines : prenez un petit
ébouriffé, de préférence écervelé, et lancez-le vers la frontière à la vitesse d’une
roquette. Et c’est le voisin du sud qui se fera un plaisir de nous faire oublier nos
petits bobos présents. Mais aussi, dans la foulée, tous nos plaidoyers de pays touristique,
et de paradis des investissements.
Une idée toute bête : noyer
les petits écueils à l’aide
d’un péril potentiel plus grave
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