Tout a commencé en 2000. Nous avons voulu jouer les apprentis sorciers, en
annonçant vouloir faire des pronostics sur l’année suivante. On s’était alors dit que
notre probable défection serait justifiée après-coup par le bug du millénaire. Qui
n’a pas eu lieu. Dommage, car on s’est trouvé dans de beaux draps, et, comme on est
moins futé qu’on en a l’air, on s’est rabattu, pour faire les prévisions, sur d’autres. Sur
toute une population. Un sadisme caractérisé, puisque ces pauvres gens, désorientés
comme ils sont en temps normal, n’arrivaient même pas, déjà, à déchiffrer le passé. Et
voilà qu’on leur demande à chaque décembre, pour bousiller leur veillée de fin d’année,
de deviner les données de la prochaine tout entière, avec des détails à la Maguy
Farah. (Voir p. 22). Alors ils sanctionnent comme ils peuvent notre politesse mal placée.
Et, année après année, ils sont plus nombreux à nous dire d’aller voir ailleurs, comprendre
en dehors du pays, et ne ratent aucune occasion d’exhiber leur mauvais caractère
national bien connu.
Nos économistes aussi. Des “scénarios réalistes” qu’on leur demande (voir p. 12 et
p. 18), alors qu’ils sont loin d’être des Marwan Najjar ou des “Star-academyciens”.
Alors, pour ne pas nous désappointer, ils font dans le voyeurisme, lorgnent quelquesunes
de nos bêtes de scène, et s’embourbent cette année dans les histoires cauchemardesques
des échéances présidentielles.
Bref, sur l’échelle gestion de la qualité, ils n’auront
pas de quoi mériter un ISO.
D’autres si. Près de 160 de nos entreprises ont
brillamment passé l’examen ISO, devant des
certificateurs canadiens ou français. (Voir notre
dossier pp. 54-56). Toujours cette idée de
manne occidentale à ruminer, alors que
d’autres, plus futés, préfèrent piquer tout bêtement des vaches américaines. C’est tellement
plus rectiligne au ministère de l’Agriculture. Entre autres.
À propos de Français, un certain Monsieur Bercy se prend pour un éléphant dans un
magasin de porcelaine. En alléguant, par exemple, que l’Agence française de développement
passe son temps à sauter d’un ministère à l’autre, pour faire aboutir ses projets
d’aide, car nos tringles administratives se boudent mutuellement (p. 28).
Évidemment, nous ne voyons pas pourquoi cela est tellement choquant ; il y a vraiment
parfois des prudes pas croyables. Nous ne sommes peut-être pas des Einstein, mais
nous pouvons tout aussi bien reprendre ses propos célèbres : «Deux choses n’ont pas
de limites, l’univers interplanétaire et la bêtise des hommes» ; et on n’est même pas
sûr à propos de l’Univers.
On leur demande
des “scénarios réalistes”,
alors qu’ils sont loin d’être
des “Star-academyciens”
C
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