S olution de facilité : c’est bien cela ce qu’on cherchait pour ce numéro, avec
notre dossier consacré aux médias. (Voir pp. 38-52). D’abord étant un
média nous-mêmes, on s’est dit qu’il suffisait de se regarder dans le miroir,
de faire en gros dans l’autobiographie. Ensuite, il faut dire que nos complexités
économiques nationales se font de plus en plus visqueuses ces derniers temps,
avec l’approche des agapes présidentielles. Donc ce n’était plus la peine de continuer
à faire semblant qu’on est en train de les démêler. Nos lecteurs, clairvoyants
comme ils sont – hélas –, ont fini par s’en rendre compte. Et puis à quoi ça sert
de nous mettre les méninges en bouillie, pour des sujets somme toute accessoires,
au moment où l’essentiel de la population résidente et émigrée est tenue
en haleine pour savoir si Sophia allait quitter les lieux. Déjà qu’on est encore sous
le choc de la sortie de Bruno. Une sortie si show-biz que le jeune doué libanais
semble avoir assuré son avenir.
Tout cela – vous l’avez bien sûr compris – pèse des millions de dollars. En
dépenses et recettes, en coût d’exploitation et investissement initial. La téléréalité
version Starac, à coup de 63 caméras qui tirent sur tout ce qui bouge dans cette
bastille d’Adma, est néanmoins moins réelle en rebondissements relationnels
qu’un Conseil des ministres en séance de
vocalise sur les contrats du cellulaire.
Ou sur la subvention de la betterave. La
sucrière pour être précis. (Voir p. 56). C’est
là où un arrière-goût amer se conjugue à
votre carie dentaire, si vous comptez ce
qu’il vous coûte en impôts de mitonner un
petit gâteau au chocolat. Mais d’un autre
côté, si vous avez la manie de prendre
votre café sans sucre, cela peut être interprété comme un dédain, de votre
part, du monde paysan. Spécifiquement celui de la Békaa, là où les choses de
la vie économique ont en plus cette fâcheuse tendance à prendre une dimension
régionale. Ce qui ne fait qu’empirer votre cas.
C’est aussi un peu une façon de relativiser la libre concurrence de notre économie
de marché. Dont on croyait qu’on était champion, avant qu’une étude sortie
d’on ne sait où nous fait douter de nous-mêmes. Car, paraît-il, dans bon nombre
de secteurs une seule entreprise détient pratiquement la majorité des parts de
marché. (Voir p. 18).
Cela fait peut-être trop de doutes à la fois sur une seule page. Mais on sait désormais
que «dans la certitude abstiens-toi».
Nos complexités économiques
se font de plus en plus
visqueuses avec l’approche
des agapes présidentielles
C
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