Non, vous ne vous êtes pas trompés de magazine, en croyant avoir acheté
Noun, par exemple, à la place du Commerce du Levant, résultat d’un lapsus
significatif ou acte manqué de votre subconscient. C’est bien vrai que
nous allons nous pencher, l’espace d’un dossier, sur ce que la couverture, suggestive,
veut bien suggérer. Nous avons donc délaissé ce qui reste de l’intellect
avec ses matières grises, les théories économiques farfelues et les esprits créatifs
de nos grands penseurs, que personne n’écoute plus – pour nous étendre sur
le corps. C’est aussi trivial que ça. (Voir pp. 32-49).
En réalité, c’était moins une décision délibérée de notre part qu’une adhésion à la
tendance business en cette saison, où les soucis du corps et de la beauté contribuent
à alléger considérablement les portefeuilles avant le grand effeuillage de
l’été. On n’en dévoilera pas davantage, sauf que le chiffre d’affaires est conséquent
: proportionnel disons au nombre de kilos cumulés que la population résidente
souhaite perdre, aux centimètres que vous voulez charcuter de votre tour
de taille, aux calories que vous voulez éviter, au rayon laser que vous dirigez vers
vos ridules, à la quantité de boue de la mer Morte dont vous badigeonnez ce qui
restera alors de votre corps après tout cet
allègement et, enfin, au fard que vous aspergerez
partout ailleurs pour faire disparaître ce
qu’ont provoqué, justement, les fantaisies
économiques que nous vous avons assénées
mois après mois.
Ceci dit, c’est tellement tentant de continuer
sur cette lancée corporelle pour vous annoncer
ce qui reste du corpus de ce numéro. On
dira, pour commercer, que nous ferons corps
avec l’OMC en 2005 – à condition que tout fonctionne comme prévu. (Voir pp. 14
et 18). Chose qui pourrait être facilitée, disons, si notre corps électoral, à l’occasion
des multiples échéances démocratiques bégayantes, donne corps à des instances
plus dégourdies. Certains diront évidemment que, de toute façon, il y aura
toujours un corps étranger qui tranchera, et auquel certains se vouent corps et
âme. Au risque de se perdre corps et biens dans la transaction…
Néanmoins, tout cela, en dépit des apparences, est de la haute économie. Et pour
ceux qui soutiennent que le Liban n’est pas une exception aux turpitudes finalement
mondiales, notre économiste avisé (p. 22) semble montrer en essence une
réalité plus abrupte : «Partout on se livre aux niaiseries politiques, par égarement ;
ici on le fait par principe».
Les soucis du corps
et de la beauté contribuent
à alléger considérablement
les portefeuilles avant
le grand effeuillage de l’été
C
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