Nous avons récemment confirmé que l’imagination n’a pas de limite. Par définition.
Depuis cette découverte hallucinante, on en abuse par doses létales.
Si bien que des formules qui ont tout l’air d’être empruntées à la sorcellerie
en arrivent à devenir un modèle de gouvernement. Il en va ainsi des formules
comme abracadabra – ou comme swap. Un swap pour le fric qu’on doit à tout le
monde, bien sûr (voir p. 18). Et pourquoi pas un petit swap pour l’électricité,
comme l’a relevé en s’amusant le député Mohammed Kabbani… ouvrant ainsi la
voie royale à une multitude de swapages potentiels : pour neutraliser les arriérés
de la CNSS, ou pour renvoyer loin dans le temps l’histoire du dégraissage administratif,
ce qui exigerait une énorme swaperie. Alors pour ceux qui se demandent
encore à quoi sert un génie au sommet…
Pendant ce temps, d’autres illuminés, mus certainement par une grande foi – et
Le prenant au mot –, déplaçaient la montagne. En payant du bon cash à des
Bednayélois ou autres Chmestariotes, on se met en tête de transfigurer des Jurds
à chèvres, pour en faire des villages suisses, des Chamonix, et un éden touristique.
Le fameux Sannine Zénith, bien sûr (voir pp. 34 et 40). Alors que plus loin
se met en place le moins connu projet de Ehden, mais aussi judicieux (voir p. 37)
– les GDR et autres Saoudiens en moins.
Pourtant ces Golfiotes, statués encore extraterrestres
par certains, ont cette particularité
de s’intéresser encore à ce pays, lâché de
tous, et de ses sujets. Si bien qu’ils ne se
contentent pas d’y investir des millions, et d’y
festoyer pendant 3 mois, mais accueillent
aussi chez eux nos Casper & Gambini’s et
autres Crepaway (voir p. 44) pour perpétuer
leurs savoureuses chroniques libanaises
quand ils rejoignent leurs étendues… de moins en moins désertiques.
Car il semble bien qu’ils aient désormais du pétrole ET des idées. Alors que nous
autres, après avoir neutralisé le peu de lumière qu’on avait, nous avons laissé la
désertification rampante gagner nos couloirs gouvernementaux. Et ce même
pétrole, qu’on continue à négocier à prix d’or (voir p. 68), transite dans les grosses
cuves avant d’arroser nos machines ministérielles.
Alors pour ceux qui demandent justement à quoi carburent nos dirigeants, il n’y a
qu’à côtoyer les rapaces qui gravitent autour du ministère de l’Énergie, en l’occurrence,
ou d’autres par extension. On a alors l’impression, en cette désolante fin de
règne, qu’on est en face de ces femmes frivoles, superbement décrites par Sacha
Guitry, dont l’infidélité est le seul lien qui les attache encore à leurs maris.
Des formules
qui ont l’air d’être
empruntées à la sorcellerie
en arrivent à devenir
un modèle de gouvernement
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