Si Carlos Ghosn, après ses études à Jamhour, ou Jacques Saadé, après le bon
père Rodolphe, étaient restés au Liban, qu’est-ce qu’ils auraient accompli ?
Question évidemment de pure spéculation, à la manière du nez de Cléopâtre
qui aurait changé la face du monde si…
On doit cependant supposer qu’Antonio ne s’est pas amouraché pour rien, cela ne
lui ressemble pas. Et nos 2 grands hommes non plus, toutes choses et époques
différentes par ailleurs. Finalement, l’un est devenu en 2005 le double patron de
Renault et de Nissan, responsable de 1 voiture sur 10 dans le monde (voir notre
entretien p. 52). Et l’autre est, depuis 2 semaines, le n° 3 mondial du transport
maritime (voir p. 42).
Alors, pour répondre à la question ci-dessus placée, un patriote bien né, disons
un quatorze-marsien de la nouvelle race libanus erectus, dira que désormais tous
les espoirs sont permis au Liban. Fouad Siniora le confirme à New York, Émile
Lahoud se contente d’y caser 70 choristes fêtards, aux frais du contribuable, alors
que d’autres vocalisent dans la mère patrie. Et tout cela ne satisfait toujours pas
notre économiste, têtu comme un économiste incorruptible, qui aligne des points
d’interrogation, et d’exclamation, sur deux pages (voir p. 18). De quoi concourir –
avec nos malheurs d’attentats – à l’épidémie
de jaunisse dans le pays.
Mais quelles seraient les alternatives, penserait
un nébuleux ? Il n’y en a pas, répond
Sami Haddad, un alien largué d’une aile privée
de la Banque mondiale directement dans
les tuyauteries du ministère de l’Économie :
soit une réforme-privatisation – et c’est alors
le hérissement assuré pour Nabih Berry et
autres videurs – ; soit l’assurance d’une
grosse calamité. De quoi faire sursauter justement les assureurs que nous avons
sondés dans notre dossier spécial sur le secteur (voir pp. 24-36), peu assurés
qu’ils sont, déjà, de leur fin de mois avec les sinistres à répétition.
Jeu de mot facile. Trop facile en tout cas pour l’ouragan Detlev Mehlis, qui prend
un malin plaisir à varier les agréments à ses inculpés, entre Katrina et Rita, l’une
à Monteverde, l’autre à Monte Rosa. Mais quelles en seraient à terme les
séquelles économiques ? Une question sur toutes les lèvres et un début de réponse
savante du genre : «De deux choses l’une…». C’est généralement à ce
moment-là qu’une troisième solution apparaît…
Un quatorze-marsien
de la nouvelle race libanus
erectus dira que désormais
tous les espoirs sont permis
L’équipe du Commerce du Levant se joint à l’ensemble de la famille des médias pour
exprimer sa condamnation et son amertume face à l’attentat qui a visé notre consoeur
May Chidiac, après celui qui a coûté la vie à Samir Kassir, dans une série noire apparemment
incontrôlable…