Un article du Dossier

OMC : les avocats rejettent la liberalisation

Quelque 10 000 avocats sont enregistrés aux deux barreaux de Beyrouth et Tripoli. Tous ne sont pas en fonction : outre des retraités, certains avocats, bien qu’enregistrés au barreau, ont finalement choisi des professions commerciales au détriment de leur formation initiale. Certains sont ainsi professeurs, proviseurs, rentiers, voire… patron de boîte de nuit. La loi (8/1970) interdit pourtant l’exercice de la profession d’avocat en même temps qu’un travail salarié ou une activité commerciale. Elle pose également une condition de nationalité : il faut être libanais depuis plus de 10 ans pour prétendre s’inscrire à l’un des deux barreaux. Le tissu social du secteur se compose en majorité de PME. Il s’agit souvent de cabinets familiaux : un père (ou le grand-père) ouvre la voie, ses enfants (ou ses petits-enfants) poursuivant.
Les jeunes, sans relation familiale dans ce milieu, s’associent parfois à plusieurs pour former un cabinet de trois à quatre avocats avec des dossiers traitant souvent de ventes ou de litiges fonciers. Une poignée seulement de firmes regroupent plus de 50 juristes.
La loi n’autorise l’existence d’un cabinet que via la création d’une société civile professionnelle (SCP) dans laquelle chaque associé engage sa responsabilité conjointe et solidaire en ce qui concerne les engagements, charges et dettes de la société. « La réglementation actuelle n’est plus adaptée », prévient Salim el-Méouchy. Il faudrait notamment pouvoir créer des regroupements d’avocats sur le mode des cabinets anglo-saxons, plus solides et plus sécurisants en ce sens que chaque avocat (ou groupe d’avocats) sur un dossier engagent leurs propres responsabilités respectives assorties de polices d’assurance adéquates afin de mieux se développer. »

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