« Je suis connu pour être un rêveur mais, même dans mes rêves les plus fous, je n’aurai jamais pensé que je serai, un jour, aux commandes de l’hôtel Byblos Sur Mer. Pour moi, natif de Jbeil, ceci est un rêve d’enfant. » Alexis Karim, propriétaire du restaurant Dar el-Azrak, décide en novembre 2008 de reprendre le Byblos Sur Mer situé sur le port de Jbeil pour en faire un « boutique hôtel ». Il décroche des propriétaires (les familles Sfeir et Tawilé) un contrat d’exploitation sur 15 ans et démarre son premier projet hôtelier. Avec l’architecte Antoine Lahoud, il s’attaque en premier lieu à la façade du bâtiment qui date de la fin des années soixante et la rénove tout en respectant son environnement, notamment le port et le site archéologique à proximité. L’intérieur de la bâtisse a été quant à lui entièrement démoli et refait à neuf pour, entre autres, créer un ascenseur panoramique, une large entrée et augmenter la taille des chambres qui gagnent environ 12 mètres carrés chacune. La superficie varie désormais de 36 à 52 mètres carrés pour les 20 chambres et 10 suites obtenues. Quant au prix de la nuitée, il oscille entre 150 et 1 000 dollars selon la saison et le type de chambre. En été, une piscine est prévue pour les enfants et un accès privé à la mer permet aux clients de l’hôtel de profiter d’un bassin protégé. Cependant, l’un des défis majeurs auquel Alexis Karim doit faire face est celui du remplissage en hiver. D’où la décision de créer un cadre chaleureux et confortable dans les nombreux salons décorés dans le style “lounge” et dans l’entrée où trône une grande cheminée.
L’hôtel comprend trois restaurants : Dar el-Azrak en bord de mer qui sert une cuisine libanaise et des spécialités de poissons, et contient 200 personnes avec un ticket moyen d’environ 50 dollars ; le Café Tournesol (le nom évoque l’exposition au soleil du lieu tout au long de la journée) qui sert de légers en-cas 24 heures sur 24 et peut recevoir 80 personnes avec un ticket moyen avoisinant les 25 dollars ; et enfin l’Odyssée, restaurant de cuisine “fine” haut de gamme servant des spécialités traditionnelles méditerranéennes allant de l’Espagne au Portugal, en passant par la France. L’Odyssée a une capacité assise de 150 places et le ticket moyen varie entre 40 et 60 dollars. La société K2 dont Karim est le président comprend quatre partenaires parmi lesquels son épouse. L’investissement pour rénover et mettre sur pied l’hôtel (actuellement en pré-ouverture) s’élève à 5 millions de dollars environ et le retour sur investissement est prévu dans cinq ou six ans. Le personnel peut atteindre 120 personnes en haute saison. Le projet cible les touristes ainsi que les Libanais habitant le pays ou l’étranger, pour des week-ends ou de plus longs séjours.
« J’aime voir naître de beaux projets dans ma ville. Je suis d’abord guidé par mon cœur, les calculs suivent. » C’est fort de ce principe que cet ingénieur mécanique industriel qui travaillait dans une société basée à Bruxelles décide de changer de cap et crée avec des amis en 1997 le restaurant Bab el-Mina sur le port de Byblos. Il s’en occupera jusqu’en 2002 avant de lancer, 18 mois plus tard, son restaurant Dar el-Azrak qui restera ouvert jusqu’en septembre 2009 avant de remplacer l’Oursin de l’hôtel Byblos Sur Mer en août 2010.
À moyen terme, Alexis Karim projette de développer un « petit village dans Laqlouq qui comprendrait des villas à louer et servirait de lieu de retraite et de repos ».