Située juste en face du port, l’enseigne créée en 2012 a été fortement touchée par l’explosion du 4 août, qui a blessé huit personnes parmi les employés et la clientèle et provoqué d'importants dégâts sur les deux bâtiments du café.
Sept mois plus tard, la direction de Em Nazih souhaite entreprendre des travaux de réparation. «Au début, nous ne pensions pas reconstruire rapidement. On ne voulait pas donner l’impression que tout allait bien, que l’on pouvait facilement rebondir. Nous voyons l'explosion comme un crime, dont les coupables n’ont pas encore été appréhendés. Mais avec le temps, on s'est dit que la meilleure façon de montrer que ce pays pouvait s’en sortir, c'est de reconstruire», explique le copropriétaire des lieux, Mac McClenahan.
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Le défi est de taille. À la différence d'autres enseignes du quartier, Em Nazih peine à trouver des fonds pour financer les réparations, estimées à 200.000 dollars. La taille imposante de l’établissement (500 m2) a jusqu’ici dissuadé la plupart des ONG, qui ont préféré se concentrer sur la restauration d'enseignes aux dimensions plus modestes.
L’un des deux bâtiments du café, une bâtisse vieille de 150 ans s’est partiellement effondrée pendant les intempéries hivernales et menace toujours de s'écrouler. Les propriétaires sont en discussion avec la Direction générale des antiquités (DAG) et l’Unesco pour stabiliser l’édifice.
Pour le second bâtiment, un appel a été lancé sur les réseaux sociaux de Em Nazih afin de trouver des ingénieurs bénévoles pour participer à la rénovation des lieux. «Si nous avions pu entreprendre ces travaux nous-mêmes et payer quelqu’un nous l'aurions fait, mais c’est impossible hélas. Nous avons reçu beaucoup de réponses positives, plusieurs ingénieurs ont déjà accepté de nous aider», se réjouit Mac McClenahan, qui espère pouvoir rouvrir Em Nazih cette année.