Un article du Dossier

Meubles : un secteur florissant

Citi-Furniture, l’ancienne Madinat al-Mafrouchat créée en 1986, a été racheté par le groupe Business Projects Company (BPC) de Salah Osseirane en 2006. Depuis, des investissements massifs ont été réalisés pour accroître la présence de la marque : le show-room principal de Furn el-Chebback a été agrandi (de 2 000 à 10 000 mètres carrés), deux autres points de vente ont vu le jour au Liban (un à Dbayé et un à Saïda), la société s’est implantée à Damas en août dernier et l’usine a été agrandie (de 1 500 à 4 500 mètres carrés). Résultat : le chiffre d’affaires a augmenté de 20 à 30 % par an durant cette période, pour se compter aujourd’hui en dizaines de millions de dollars, pour le Liban seul, selon Nicolas Abdelnour, directeur général de Citi-Furniture. Et toujours selon lui, Citi-Furniture se dispute la première place du marché avec Mobili Top.
Près de 200 personnes travaillent pour la société, dont une quarantaine à l’usine située à Hadath. « La fabrication locale représente près de 35 % de notre chiffre d’affaires, explique Nicolas Abdelnour. Nous fabriquons surtout les meubles volumineux, type salons, chers en coûts de transport. Nous proposons également des services de personnalisation sur une cinquantaine de modèles : le client peut changer de taille, de hauteur, de tissus, etc. » Le reste des meubles est importé d’Asie, notamment de Chine, de Malaisie, du Vietnam et d’Inde. « Nous disposons même de bureaux et de dépôts en Chine, quatre personnes (dont deux Libanais) y travaillent pour vérifier la qualité, précise Abdelnour. Dans la plupart des cas, il est moins cher d’importer que de produire localement, car les coûts de fabrication locale sont plombés par les coûts de l’énergie, en raison de la nécessité d’avoir un générateur. »
Le credo de la société est d’offrir des meubles de qualité à un prix raisonnable. Elle s’adresse en priorité à la classe moyenne : « Certains clients plus aisés font appel à nous pour leurs résidences secondaires à Faraya ou Faqra. » Près de 85 % du chiffre d’affaires de la société est réalisé auprès des particuliers, le reste étant complété par des projets d’aménagement de bureaux. Si 2009 a été une année exceptionnelle en raison du boom de l’immobilier, 2010 a accusé le coup : « Beaucoup d’immeubles en construction ne sont pas encore livrés », analyse le directeur général, qui reste prudent sur ses pronostics pour 2011, variables selon la situation politique.
À l’international, Citi-Furniture répond à des appels d’offres via les bureaux de sa maison mère, implantée dans une quinzaine de pays. C’est ainsi qu’elle a décroché un contrat pour meubler les 1 650 chambres à coucher d’Education City, au Qatar. En 2010, l’international représente 30 % du chiffre d’affaires, mais « ce pourcentage varie selon les projets », nuance Abdelnour.
Dans le futur, la société prévoit d’ouvrir des show-rooms à Alep, Homs, Lattaquié, et Erbil (en Irak). « Nous n’avons pas de calendrier précis », affirme Abdelnour. Les marchés du Golfe ne sont pas dans sa ligne de mire, car « ils sont saturés ».

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