Dory Daccache ouvre en juillet son dernier projet Kahwet Leila dans les locaux de l’ancien Kahwet el-ezez rue Gouraud. Le nouveau concept est dérivé de son enseigne de restaurant Leila. « Le marché libanais de la restauration étant réduit, nous avons jugé plus judicieux de nous diversifier sous un de nos labels déjà existants et performants que de créer un concept de zéro », explique Daccache. Kahwet Leila est une version modernisée du café traditionnel qui se définit comme « un lounge oriental authentique et kitsch » où l’on revit l’atmosphère rétro des cafés d’antan sans pour autant que les serveurs soient vêtus de “cherwal”. L’architecture intérieure signée Antoine Tabet a été transformée pour inclure une terrasse pour fumeurs de narguilés « en prévision de la loi antitabac ». Le propriétaire de l’immeuble, Massoud Renno, a intenté un procès aux propriétaires de Kahwet el-ezez qu’il a remporté au bout de vingt ans, raconte Daccache. « Il leur a renouvelé le loyer pour trois ans à un prix très abordable le temps qu’ils retrouvent un lieu. » Lorsque le local s’est libéré en décembre 2010, sept restaurants et trois banques étaient en lice pour le reprendre « mais notre concept de café étant dans l’esprit de ce que Renno voulait, il nous a sélectionnés, bien que les conditions financières soient moins intéressantes que celles d’autres candidats ». Le bail court sur neuf ans pour un loyer annuel de 200 000 dollars. Kahwet Leila a requis un investissement de 800 000 dollars que Daccache prévoit de rentabiliser en 30 mois. Le lieu peut recevoir 120 personnes à l’intérieur et 60 en terrasse, et emploie 40 personnes.
La carrière de restaurateur de Dory Daccache débute en 1984 avec l’ouverture du premier Crepaway avec Claude Thoumy et Sami Hochar, alors qu’il travaillait à la banque Saradar. Il participe au développement de l’enseigne avec Claude et son frère Charles et vend ses parts en 2007. La même année, il investit 600 000 dollars avec deux associés, Joe Abrass et Joe Njeim, pour ouvrir son premier restaurant Leila à l’ABC Achrafié, rentabilisé en 15 mois. Le deuxième Leila ouvre à l’ABC Dbayé en 2010, puis le troisième à Verdun en 2011. Entre-temps, l’enseigne se développe à l’étranger avec deux branches à Koweït et cinq autres prévues d’ici à 2012 dans le Golfe. En développant la marque Leila, Daccache avait déjà en tête de la franchiser à l’étranger et préparait les manuels d’opération nécessaires afin d’agir rapidement. « Nous avons d’ailleurs signé notre premier accord de franchise 20 jours après l’ouverture de Leila, et le restaurant a ouvert à Koweït après tout juste huit mois. C’était un des restaurants les plus rapidement franchisés avec succès. » En 2008, Daccache et Nagi Jabre créent Leil Nhar avec un investissement de 600 000 dollars qu’ils rentabilisent en 18 mois. Il est également ouvert à Dubaï et prochainement à Riyad. Fin 2009, il lance un des premiers “burger joints” du pays, Let’s Burger, avec un investissement de 500 000 dollars et un retour prévu en trois ans. Ce dernier est également ouvert à Koweït. Ces concepts sont la propriété du groupe Food Kapital que Daccache préside : « À part notre dernier-né, le restaurant-lounge Harbor 201, tous nos projets ont un ticket moyen abordable et doivent être facilement adaptables à l’étranger en termes de menu, de décoration et d’image. »