Un article du Dossier

Huile d'olive libanaise

Dix ans déjà que l’Italien Giovanni Casa, propriétaire de trois restaurants italiens dans la capitale dont la pizzeria Margarita et le Da Giovanni, a posé ses valises au Liban. Pour lui, l’un des problèmes récurrents est « l’approvisionnement en produits de qualité et la constance de cette qualité ».
À défaut de trouver au Liban les standards recherchés, Giovanni Casa importe d’Europe, ce qui alourdit sa facture. Sauf pour quelques produits dont l’huile d’olive extravierge. En 2010, il a signé un accord d’exclusivité avec la coopérative oléicole de Marjeyoun. « J’ai besoin de sept à huit tonnes d’huile par an. » Cette structure, qui réunit une douzaine de paysans de ce village du sud du Liban, est suivie dans le cadre du projet Olio del Libano : ses ingénieurs assurant les formations, les analyses et le suivi technique. Le contrat garantit aux coopérants l’achat de l’intégralité de leur production sur trois ans, avec, de surcroît, un paiement en avance pour les aider dans leur gestion. « La coopérative est suivie dans le cadre du projet Olio del Libano. Les normes sont respectées et je suis assuré de sa valeur. » Pour la coopérative, l’achat de sa production par un seul client est un soulagement. Auparavant, elle vendait son huile au bidon, n’étant jamais garantie d’écouler toute sa production. « Le prix est légèrement inférieur à ce qu’elle pourrait escompter si elle vendait à l’unité – 130 dollars au lieu de 150 –, mais les coopérants ont désormais une rentrée financière garantie et, peut-être plus important, l’assurance de sa constance. Ce qui leur permet de mieux envisager l’avenir », explique Enrico Azzone. Giovanni Casa songe désormais à commercialiser dans ses restaurants cette huile d’olive libanaise extravierge. « Elle se rapproche de la production du sud de l’Italie avec un goût prononcé, une très faible acidité et un côté piquant dans la gorge. » Mais pour cela, il lui faut encore attendre : « J’attends de voir si la qualité se maintient. Car c’est mon nom et ma réputation que je joue ici si je décide d’embouteiller leur production. »

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