Bateaux de plaisance : les marinas sont bondées
Les principales marinas du Liban sont concentrées entre Beyrouth et Jbeil et ont une capacité d’accueil totale de 2 000 places environ. D'autres plus petites existent au-delà, mais elles sont en général saisonnières. Chaque marina est rattachée à l'un des sept ports officiels du pays : Tripoli, Chekka, Jbeil, Jounié, Beyrouth, Saida et Tyr.
Les marinas ne suffisent plus pour répondre à la demande, boostée ces dernières années par le rapatriement de capitaux qui a découlé de la crise mondiale de 2008 et la disponibilité sur le marché mondial de bateaux de seconde main à des prix défiant toute concurrence. Leur espace n’est pas toujours optimisé : certaines marinas font face à un problème d’occupation de place par des bateaux anciens que leurs propriétaires n’utilisent plus, mais qu’ils conservent afin de maintenir leurs droits de mouillage. Par ailleurs, des lieux appartenant à l’État ne sont pas ou peu exploités. « Certains ports militaires sont occupés bien en-deçà de leur capacité », témoigne un concessionnaire.
« La demande va continuer à augmenter, analyse Michel Merheb, gérant de la marina de Solidere. Les appartements en cours de construction en bord de mer à Beyrouth ou à Dbayé coûtent plus de 20 millions de dollars ; leurs propriétaires ont très souvent des bateaux et voudront le garer devant la fenêtre. »
Les prix de mouillage, et surtout les coûts de la main-d’œuvre, qualifiée ou non, ont augmenté ces dernières années, mais restent bien moins chers au Liban qu’en Europe.
« Les gros bateaux libanais et arabes sont hébergés à Cannes ou à Monaco, explique Fady Jreissati, vice-président du groupe IFP, qui organise le Boat Show. Si Le Liban est plutôt bien équipé en marinas pour pourvoir aux besoins des plaisanciers libanais, qui ont des bateaux qui leur permettent de faire des sorties à la journée, il n’est pas du tout équipé pour recevoir les grands. Si nous construisions les bonnes infrastructures et si la situation sécuritaire reste stable, nous pourrions les attirer ici. »
Des projets de marinas
C’est le ministère des Transports et des Travaux publics qui délivre les permis pour la construction et l’exploitation de nouvelles marinas, le front de mer étant une propriété publique. Ces permis, renouvelables annuellement et soumis à des taxes, sont délivrés aux projets qui répondent à certains critères : possession d’un bien-fonds privé situé dans une zone à caractère touristique, taille minimum, etc. Le cas des marinas de Solidere et de Joseph Khoury est légèrement différent, car ces dernières ont entrepris d’importants travaux de remblaiement de la mer. En échange elles ont obtenu un droit d’exploitation d’une durée de 25 ans. « Le développement de la marina de Dbayé, en partenariat public-privé, est un succès, affirme Fady Jreissati. La marina est pleine, la valeur des terrains a explosé et aujourd’hui un projet immobilier de luxe, Waterfront City, est en cours de développement par le promoteur émirien Majid al-Futtaim. »
La direction générale du ministère des Transports et des Travaux publics affirme avoir quatre à cinq demandes de construction de marinas à l’étude. D’autres sont déjà en cours de construction : l'hôtel Summerland à Beyrouth prévoit l’ouverture cette année d'une marina d’une centaine de places environ, une autre est en cours de finalisation à Jiyé (elle accueille déjà certains bateaux). Solidere planifie l’ouverture en 2014 d’une nouvelle marina entre le BIEL et le port ; sa taille sera similaire à celle de Beyrouth. Des rumeurs font également état de la construction prochaine d’une autre marina dans un lieu non divulgué, capable d’héberger jusqu’à 800 bateaux, dont des mégayachts. Un projet d’aménagement du port de Jounié est aussi à l’étude, même s’il est constamment repoussé aux calendes grecques.
« Si nous construisions aujourd’hui des marinas pour doubler notre capacité d’accueil, il leur faudra moins de cinq ans pour se remplir », estime Firas Khalifé, de Blue Point Yachting.
Les services des marinas Toutes les marinas offrent des services de station de fuel, d'électricité, d'eau et la possibilité de faire sortir son bateau de l'eau pour l'entretien annuel, indispensable pour contrer les effets de l’eau de mer. Cet entretien se déroule dans des “chantiers”, que seules les marinas de l'ATCL et de la Marina Joseph Khoury proposent sur place. Les prix de mouillage varient en fonction des marinas, certaines sont en fonction de la surface du bateau (ATCL), d'autres en fonction du mètre linéaire (Dbayé), d’autres alternent les deux systèmes en fonction de la taille du bateau (Solidere). Celles de l'ATCL et du Holiday Beach sont considérées comme les moins chères du marché, celle de Solidere comme la plus chère. Cette dernière ainsi que celle de Dbayé accueillent les plus gros bateaux de plaisance. |