Un article du Dossier

Bateaux de plaisance : les marinas sont bondées

Piloter un bateau nécessite un permis. « Il faut la certification STCW (standard on training and certification and watchkeeping) selon les normes de l'organisation internationale maritime », explique Nadyn Souaiby, avocate spécialisée en droit maritime.
Pendant longtemps, c’est l’ATCL qui était en charge de dispenser les cours, sous licence de l’État ; il les facturait 450 dollars. « En 1982, l’aéroport de Beyrouth a fermé, raconte Michel Merheb, gérant de la marina de Solidere, et ancien professeur à l’ATCL. Les gens tentaient de s’enfuir par bateau de Kaslik à Chypre. Il y avait beaucoup d’accidents. En 1984, l’ATCL a monté une école pour enseigner les bases de la navigation à ses membres. Le club a demandé et obtenu l’autorisation de l’État pour étendre cet enseignement à toute personne qui souhaitait piloter un bateau. »
En 2008, l’État a voulu reprendre le contrôle de la formule, mais les formalités restent encore floues. Une école à Batroun a été montée, mais pour le moment elle ne dispense que des cours destinés à la navigation de bateaux commerciaux. Contacté, le ministère des Transports et des Travaux publics, en charge des permis, a affirmé qu’il mettait en place une procédure pour dispenser le permis de navigation pour les bateaux de plaisance. Cette procédure devrait être prête avant le début de la saison d’été, mais rien n’est sûr. Par ailleurs, le ministère explique que les détenteurs d’un permis doivent, pour le renouveler, passer des cours de rappel, facturés 400 dollars, car le type de permis délivré a changé depuis l’époque où c’était l’ATCL qui le délivrait. Ces cours sont dispensés une seule fois.
Peu de propriétaires de bateaux respectent la nouvelle procédure, jugée trop compliquée et trop chère par ceux qui en ont connaissance ; beaucoup d’entre eux ignorent en réalité son existence ! Résultat : un nombre important de propriétaires de bateaux n’a pas le permis. Cela pose problème pour l’assurance en cas d'accident et surtout limite les sorties aux eaux territoriales uniquement : la présence de l'armée et des douanes au moment des départs vers d’autres pays rend la fraude très difficile.

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