En avril dernier, la famille Ramy a inauguré le troisième restaurant Al-Sultan Brahim dans le pays, pieds dans l’eau dans la baie de Jounié. Cette ouverture dont l’investissement avoisine les 5,5 millions de dollars pour un amortissement prévu en trois ans et demi et une capacité assise de 580 personnes signe le grand retour de l’enseigne en bord de mer après la première à Jnah en 1961.
Lorsqu’il s’agit du restaurant familial, Tony Ramy, associé et gérant du groupe Al-Sultan Brahim, parle à la première personne du pluriel : « C’est une affaire héritée de notre grand-père puis nos pères, dont nous nous occupons mes trois cousins, mon frère et moi-même. » Ramy est également associé et gérant de Al-Diwan Beirut, Al Falamanki, B018 et, aux États-Unis, de Mama Pita. « Le métier de restaurateur coule dans mes veines depuis l’enfance, j’ai grandi dans les restaurants », dit-il pour expliquer sa passion pour cette profession dans laquelle il s’est engagé dès l’âge de 17 ans. Pendant ses études, son père l’emmène régulièrement au Sultan Brahim afin de suivre l’opération et travailler comme plongeur, commis, ou encore serveur pour apprendre le métier, avant qu’il ne décroche en 1995 des diplômes en gestion des entreprises et marketing de l’USJ. « J’aime travailler avec ma famille avec laquelle nous cherchons à développer davantage le groupe Al-Sultan Brahim pour préserver le nom et le léguer à nos enfants. »
En 1978, l’enseigne de poissons déménage à Antélias, puis ouvre en 2003 au centre-ville. Entre-temps, en 1999, la famille lance Diwan Al-Sultan Brahim à Achrafié, aujourd’hui renommé Al-Diwan Beirut, un restaurant libanais traditionnel. « Pour réussir dans ce métier, il faut être soi-même sur le terrain et surveiller le travail de près ; ça tombe bien, je n’aime pas être derrière un bureau », poursuit Ramy. En 2008, il crée avec des partenaires le café libanais traditionnel Al Falamanki qu’il gère et qui emploie plus de 200 personnes ; situé rue de Damas, il est ouvert jour et nuit et reçoit quotidiennement environ 1 500 personnes.
Mis à part la gestion de ses marques, Ramy est également secrétaire général du Syndicat des restaurants, cafés, night-clubs et pâtisseries depuis 2010. « Le syndicat est l’intermédiaire incontournable entre le secteur privé et l’État ; nous voulons le remettre au-devant de la scène et y avons intégré de jeunes professionnels très dynamiques. » Parmi les nombreux projets, la mise à jour de nouvelles lois et réglementations pour le secteur touristique, l’augmentation du budget annuel du ministère du Tourisme qui avoisine aujourd’hui les 10 milliards de livres « qui suffisent à peine à payer les salariés », veiller à l’application « certaine mais graduelle de la loi antitabac afin de laisser aux restaurateurs le temps de s’y adapter sans être lésés ». Il travaille également à l’amélioration des formations hôtelières notamment en modernisant les équipements, et mettant en place des jumelages avec des écoles hôtelières étrangères réputées.
Dans quelques mois, Al-Sultan Brahim ouvrira ses portes à Qatar à l’hôtel Saint Régis et, en 2014, l’enseigne du centre-ville déménagera dans un local indépendant actuellement en construction, toujours au centre-ville, sur une surface de 1 800 m2. Quant à Mama Pita, un restaurant de grillades méditerranéen ouvert à Dallas, il s’apprête à conquérir les États-Unis.