Un article du Dossier
Le Liban débordé par l'afflux de réfugiés syriens
Pour Médecins sans frontières (MSF), l’aide aux réfugiés syriens a commencé en novembre 2011 à Wadi Khaled. L’organisation ouvre alors un centre de santé mentale afin de prendre en charge les nouveaux arrivants. Le projet est aujourd’hui suspendu dans la zone, car MSF est une organisation d’urgence selon sa chef de mission Fran Miller : « Nous devons nous adapter au terrain, à Wadi Khaled d’autres associations ont pris le relais. »
Leur priorité depuis quelques mois : la Békaa. Là où les réfugiés continuent d’affluer chaque jour, là où les logements arrivent à saturation : « Nous ne savons même pas vraiment combien ils sont, les comptes du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) se réfèrent en fait aux données de deux à trois mois en arrière », explique Fran Miller, selon qui ce problème de recensement entrave l’organisation de l’aide. Le bilan est alarmant : du fait des mauvaises conditions de vie, des affections respiratoires ou dermatologiques comme la gale ou les poux se déclarent. De plus, les malades souffrant de maladies chroniques, comme le diabète ou l’hypertension, n’ont souvent plus de médicaments à leur disposition.
Pour y remédier, Médecins sans frontières a augmenté les équipes sur le terrain, le personnel (à majorité libanaise) a doublé en un an, passant de 50 à plus de 100 personnes. Le budget aussi : « Pour nous, ce n’est pas une question d’argent mais forcément si les besoins augmentent le budget aussi », précise la chef de mission. Il est passé de 1,5 million de francs suisses en 2011 à 4,7 millions en 2013 (dont la moitié sera consacrée aux réfugiés syriens). Un budget financé par des donations privées : « Nous refusons catégoriquement tout don venant d’un État, d’une institution ou d’une organisation. »
Médecins sans frontières a mis en place des actions à destination des réfugiés syriens dans trois zones prioritaires au Liban. Dans le Nord, l’association est présente dans deux hôpitaux de Tripoli, celui de Dar al-Zahraa et l’hôpital gouvernemental de la ville, dans lesquels elle assure un suivi psychologique des blessés et des consultations médicales à destination des réfugiés mais aussi des Libanais. Une équipe sociale est également chargée d’évaluer les besoins des patients et de les réorienter vers les acteurs susceptibles de les aider. Dans la Békaa, MSF travaille dans une structure fixe à Arsal et a mis en place des cliniques mobiles dans six lieux (surtout des écoles), réparties au Hermel, à Baalbeck et à Majdel Anjar. À Saïda, enfin, MSF assure des permanences de santé mentale dans le camp de Aïn el-Heloué et à l’extérieur.
Confrontée à la pénurie de logements et de nourriture, l’ONG organise aussi des distributions de couvertures et de biens de première nécessité : « C’est exceptionnel, précise Fran Miller. Nous pallions un manque mais ce n’est pas notre rôle habituellement. » Autre préoccupation : la situation des Libanais habitant en Syrie depuis des années, qui du fait de leur nationalité ne sont pas considérés comme réfugiés quand ils reviennent dans leur pays. « Ces milliers de Libanais n’ont officiellement droit à aucune aide », déplore-t-elle.
Leur priorité depuis quelques mois : la Békaa. Là où les réfugiés continuent d’affluer chaque jour, là où les logements arrivent à saturation : « Nous ne savons même pas vraiment combien ils sont, les comptes du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) se réfèrent en fait aux données de deux à trois mois en arrière », explique Fran Miller, selon qui ce problème de recensement entrave l’organisation de l’aide. Le bilan est alarmant : du fait des mauvaises conditions de vie, des affections respiratoires ou dermatologiques comme la gale ou les poux se déclarent. De plus, les malades souffrant de maladies chroniques, comme le diabète ou l’hypertension, n’ont souvent plus de médicaments à leur disposition.
Pour y remédier, Médecins sans frontières a augmenté les équipes sur le terrain, le personnel (à majorité libanaise) a doublé en un an, passant de 50 à plus de 100 personnes. Le budget aussi : « Pour nous, ce n’est pas une question d’argent mais forcément si les besoins augmentent le budget aussi », précise la chef de mission. Il est passé de 1,5 million de francs suisses en 2011 à 4,7 millions en 2013 (dont la moitié sera consacrée aux réfugiés syriens). Un budget financé par des donations privées : « Nous refusons catégoriquement tout don venant d’un État, d’une institution ou d’une organisation. »
Médecins sans frontières a mis en place des actions à destination des réfugiés syriens dans trois zones prioritaires au Liban. Dans le Nord, l’association est présente dans deux hôpitaux de Tripoli, celui de Dar al-Zahraa et l’hôpital gouvernemental de la ville, dans lesquels elle assure un suivi psychologique des blessés et des consultations médicales à destination des réfugiés mais aussi des Libanais. Une équipe sociale est également chargée d’évaluer les besoins des patients et de les réorienter vers les acteurs susceptibles de les aider. Dans la Békaa, MSF travaille dans une structure fixe à Arsal et a mis en place des cliniques mobiles dans six lieux (surtout des écoles), réparties au Hermel, à Baalbeck et à Majdel Anjar. À Saïda, enfin, MSF assure des permanences de santé mentale dans le camp de Aïn el-Heloué et à l’extérieur.
Confrontée à la pénurie de logements et de nourriture, l’ONG organise aussi des distributions de couvertures et de biens de première nécessité : « C’est exceptionnel, précise Fran Miller. Nous pallions un manque mais ce n’est pas notre rôle habituellement. » Autre préoccupation : la situation des Libanais habitant en Syrie depuis des années, qui du fait de leur nationalité ne sont pas considérés comme réfugiés quand ils reviennent dans leur pays. « Ces milliers de Libanais n’ont officiellement droit à aucune aide », déplore-t-elle.