Le Cristal Hôtel Grand Kadri rouvre en juin

L’hôtel Kadri, fermé depuis deux ans, doit rouvrir ses portes en juin après une rénovation complète. C’est le groupe hôtelier britannique Cristal Hotels & Resorts, fondé en 2006 par Peter Blackburn, un ancien de Rotana, qui en a repris la gestion pour le compte des propriétaires, la congrégation grecque-catholique des frères basiliens. « Cet hôtel représente davantage qu’un simple établissement touristique. Pour beaucoup de Libanais, il symbolise une page de leur histoire : c’est dans ses salons qu’a été reconnu en 1920 l’autonomie de la région du Grand Liban », rappelle Nick Dimitracopoulos, qui gère la réouverture de l’hôtel Kadri pour le compte du groupe hôtelier. Le directeur affiche un optimisme à toute épreuve. « D’ores et déjà, l’hôtel est réservé pour cinq grands mariages cet été. »
Rebaptisé Cristal Hôtel Grand Kadri, l’établissement comptera 84 chambres dont 15 suites, réparties sur trois étages. Deux restaurants (un libanais et un autre international) ainsi qu’un bar à vins “100 % Békaa” sont aussi prévus. Sans oublier un pôle spa et sport qui comprend la remise aux normes de l’ancienne piscine. « La région n’est peut-être pas une destination phare du tourisme, mais nous comptons sur le tourisme intérieur et les besoins de la diaspora. C’est pourquoi les tarifs des chambres ou des restaurants resteront dans le ratio normal de la région. »
Une chambre en basse saison devrait ainsi être accessible à partir de 240 dollars la nuit.
Le groupe Cristal gère déjà un hôtel à Abou Dhabi et s’apprête à prendre les commandes d’un hôtel 5 étoiles à Bagdad. À l’avenir, il projette aussi de lancer 25 nouvelles propriétés dans le monde dans les 10 ans à venir. Dans le cas de l’hôtel Kadri, le groupe Cristal a investi quelque 5 millions de dollars pour transformer l’ancien établissement en un luxueux cinq étoiles (normes internationales). « Un montant qui justifie « la signature d’un bail sur le long terme » avec l’ordre basilien-choueirite, précise Nick Dimitracopoulos, qui refuse cependant de préciser les détails de l’accord. Pour son ouverture, une centaine d’employés seront recrutés. « Nous mettons l’accent sur un recrutement régional. Notre motivation ici est de faire bénéficier l’économie locale de nos investissements. »
L’hôtel Kadri avait fermé ses portes en mars 2011, à la suite d’une décision de justice qui intimait à la société Kadrotel de Sleimane Haddad, alors en charge de sa gestion, de quitter les lieux pour défaut de paiement des loyers dus. Sleimane Haddad, qui dirigeait l’hôtel Kadri depuis 1993, avait accumulé 1,1 million de dollars d’impayés. Il justifiait son refus de rétribuer l’ordre religieux par des travaux menés pour mettre l’hôtel au rang d’un cinq étoiles (normes locales). Peu de temps avant sa fermeture, l’hôtel générait environ 3 millions de dollars de chiffre d’affaires annuel et son taux d’occupation ne dépassait pas 42 %, selon Kadrotel. Le procès est toujours en cours.