Un article du Dossier
Zahlé : à la recherche d'un nouveau souffle
Si, pour vous, un poulet doit gambader gaiement dans une cour de ferme, n’allez pas plus loin : l'histoire, qui suit, traite du poulet d’hypermarché, un volatile, qui grandit dans un élevage intensif et qui, une fois la taille critique atteinte (environ deux kilos), est tué et découpé sur des chaînes automatisées. En la matière, la Békaa héberge l’un des maestros libanais : le groupe Tanmia, spécialisé dans le poulet depuis 1972, date à laquelle Moussa Freiji, son fondateur, a construit sa première ferme de poussins. Même s’il a quitté le Liban pendant la guerre pour n’y revenir qu’à partir de 1996-1998, le chemin parcouru a de quoi faire des envieux : en 2012, ce groupe de 250 salariés a réalisé un chiffre d’affaires de 30 millions de dollars. « Un chiffre stable par rapport à 2011 », selon Wadih Nasrallah, directeur général de Tanmia.
Avec 7 millions de poulets vendus au Liban en 2012, Tanmia revendique 14 % de parts de marché de la volaille (non congelée), selon les chiffres de la société. Présent dans les supermarchés, le groupe vend des poulets entiers ou découpés. Tanmia a aussi développé une gamme de plats transformés (nuggets, burgers, soujouk…). Il commercialise également différentes mortadelles.
« Depuis les années 1970, le marché est en croissance partout dans le monde : le poulet est perçu comme un aliment plus équilibré que le bœuf et moins cher que le poisson », explique Wadih Nasrallah. Le marché, il faut dire, est prometteur : au Liban, on consommerait environ 20 kilos de poulet par an et par personne, selon différents experts. Ce qui laisse des marges de croissance appréciables : en Europe, ce sont un peu moins de 24 kilos qui sont consommés, aux États-Unis, presque 50 kilos et 42 kilos en Arabie saoudite. Un avantage qui a longtemps concurrencé par la contrebande de volailles syriennes (ou de pays arabes qui réétiquettent des poulets brésiliens congelés, le “low cost” de la filière mondiale). Aujourd’hui, du fait de la guerre en Syrie, cette contrebande s’est tarie.
Tanmia produit deux séries de poulets reproducteurs. La lignée des “grands-parents” est ainsi élevée dans le centre égyptien du groupe, un pays où Moussa Freiji et ses partenaires (son frère Tony ainsi que Ramzi et Khalil Nasrallah) ont développé Wadi Group à partir de 1985. La seconde série de reproducteurs – les poulets “parents” – est, elle, élevée dans deux fermes de la Békaa. Leur progéniture alimente entre autres les six centres d’élevage à la périphérie de Baalbeck, certifiés ISO:22000 et HACCP, un standard qui porte sur la qualité sanitaire des lieux, de l'équipement et des produits. « Ainsi, nous préservons le patrimoine génétique de nos volatiles et sécurisons l’approvisionnement en poussins. » Tanmia sécurise aussi de cette façon la viande produite par les fermiers sous-traitants.
Recourir à différentes fermes-usines pour élever ses poulets recouvre une explication sanitaire : « Nos centres sont éloignés a minima d’un kilomètre les uns des autres afin d’empêcher une contamination éventuelle en cas d’épidémie. Les ouvriers répondent aussi à des normes d’hygiène strictes : ils restent, par exemple, sur leur lieu de travail trois semaines avant de prendre une semaine de vacances, afin de limiter les risques liés à des entrées ou des sorties trop fréquentes. »
À 18 animaux au mètre carré, les poulets de Tanmia sont produits de manière industrielle (en Europe la norme est de 23 animaux au mètre carré dans un élevage intensif). Arrivé à la juste taille (supérieure ou égale deux kilos), soit entre leur 37 et leur 42 jours, les poulets entreprennent leur dernier voyage vers l’abattoir d’Ablah dans la banlieue de Zahlé. Par rapport aux normes européennes, Tanmia se situe en position médiane : entre le poulet dit “export” (1,5 kg, tué à 33 jours) et les poulets dits de qualité (2 kg, abattus à 50-65 jours). Il fait ainsi mieux que le vulgus gallina tout en restant dans les normes de l’élevage intensif.
Attachés par les pattes à la chaîne de production, les poulets sont sacrifiés selon le rite halal. Le plumage mécanique s'avère ensuite une formalité, tandis que la carcasse est dirigée vers une chaîne pour les poulets entiers, un autre pour les cuisses ou les ailes, une autre encore pour les plats transformés (type nuggets). Les poulets partent ensuite dans tous les supermarchés du Liban, où ils sont vendus sous la marque du groupe.
Avec 7 millions de poulets vendus au Liban en 2012, Tanmia revendique 14 % de parts de marché de la volaille (non congelée), selon les chiffres de la société. Présent dans les supermarchés, le groupe vend des poulets entiers ou découpés. Tanmia a aussi développé une gamme de plats transformés (nuggets, burgers, soujouk…). Il commercialise également différentes mortadelles.
« Depuis les années 1970, le marché est en croissance partout dans le monde : le poulet est perçu comme un aliment plus équilibré que le bœuf et moins cher que le poisson », explique Wadih Nasrallah. Le marché, il faut dire, est prometteur : au Liban, on consommerait environ 20 kilos de poulet par an et par personne, selon différents experts. Ce qui laisse des marges de croissance appréciables : en Europe, ce sont un peu moins de 24 kilos qui sont consommés, aux États-Unis, presque 50 kilos et 42 kilos en Arabie saoudite. Un avantage qui a longtemps concurrencé par la contrebande de volailles syriennes (ou de pays arabes qui réétiquettent des poulets brésiliens congelés, le “low cost” de la filière mondiale). Aujourd’hui, du fait de la guerre en Syrie, cette contrebande s’est tarie.
Tanmia produit deux séries de poulets reproducteurs. La lignée des “grands-parents” est ainsi élevée dans le centre égyptien du groupe, un pays où Moussa Freiji et ses partenaires (son frère Tony ainsi que Ramzi et Khalil Nasrallah) ont développé Wadi Group à partir de 1985. La seconde série de reproducteurs – les poulets “parents” – est, elle, élevée dans deux fermes de la Békaa. Leur progéniture alimente entre autres les six centres d’élevage à la périphérie de Baalbeck, certifiés ISO:22000 et HACCP, un standard qui porte sur la qualité sanitaire des lieux, de l'équipement et des produits. « Ainsi, nous préservons le patrimoine génétique de nos volatiles et sécurisons l’approvisionnement en poussins. » Tanmia sécurise aussi de cette façon la viande produite par les fermiers sous-traitants.
Recourir à différentes fermes-usines pour élever ses poulets recouvre une explication sanitaire : « Nos centres sont éloignés a minima d’un kilomètre les uns des autres afin d’empêcher une contamination éventuelle en cas d’épidémie. Les ouvriers répondent aussi à des normes d’hygiène strictes : ils restent, par exemple, sur leur lieu de travail trois semaines avant de prendre une semaine de vacances, afin de limiter les risques liés à des entrées ou des sorties trop fréquentes. »
À 18 animaux au mètre carré, les poulets de Tanmia sont produits de manière industrielle (en Europe la norme est de 23 animaux au mètre carré dans un élevage intensif). Arrivé à la juste taille (supérieure ou égale deux kilos), soit entre leur 37 et leur 42 jours, les poulets entreprennent leur dernier voyage vers l’abattoir d’Ablah dans la banlieue de Zahlé. Par rapport aux normes européennes, Tanmia se situe en position médiane : entre le poulet dit “export” (1,5 kg, tué à 33 jours) et les poulets dits de qualité (2 kg, abattus à 50-65 jours). Il fait ainsi mieux que le vulgus gallina tout en restant dans les normes de l’élevage intensif.
Attachés par les pattes à la chaîne de production, les poulets sont sacrifiés selon le rite halal. Le plumage mécanique s'avère ensuite une formalité, tandis que la carcasse est dirigée vers une chaîne pour les poulets entiers, un autre pour les cuisses ou les ailes, une autre encore pour les plats transformés (type nuggets). Les poulets partent ensuite dans tous les supermarchés du Liban, où ils sont vendus sous la marque du groupe.
Entreprise : Tanmia Localités : Tweity, Jalala, Ablah, Iyat Fondé en 1972 Par Moussa Freiji Chiffre d’affaires (2012) : 30 millions de dollars Employés : 250 |