Un article du Dossier

Placements : 2013, année erratique pour l’économie mondiale

Après une année 2012 particulièrement tourmentée, marquée notamment par une croissance anémique des pays avancés et une zone euro au bord du précipice, 2013 ne devrait toujours pas être celle de la sortie d’une récession qui dure depuis maintenant cinq ans. Des signes sporadiques de reprise offrent bien quelques lueurs d’espoir, mais la reprise tant espérée devrait être timide et surtout à trois vitesses : les pays émergents continueront de croître à un rythme plus soutenu que les pays avancés mais, au sein de ces derniers, le fossé se creuse de part et d’autre de l’Atlantique. Tous les yeux seront enfin rivés sur le Japon, acteur incontournable et grande inconnue de cette année 2013. Si reprise il y a, elle semble plutôt se trouver du côté de la sphère financière qui connaît un début d’année agité et fluctuant au rythme de planches à billets qui ne cessent pas de tourner. Rotation des obligations vers les actions, effervescence sur le marché des changes, plongées brutales de valeurs refuges comme l’or et euphorie générale en déconnexion croissante avec la sphère réelle… Difficile de s’y retrouver pour l’investisseur désirant préserver ses rendements ! Comme chaque année, Le Commerce du Levant a convié de nombreux acteurs de la place financière libanaise pour tenter d’éclairer vos choix ; tout en déclinant avec eux toute responsabilité quant à l’usage qui pourrait être fait de ces données indicatives.

« Les perspectives de l’économie mondiale se sont améliorées de nouveau, mais la route menant à la reprise dans les pays avancés restera cahoteuse. » C’est en substance le tableau dressé pour 2013 par le Fonds monétaire international (FMI) dans ses “Perspectives de l’économie mondiale” du mois d’avril. Pour la plupart des analystes, la croissance modérée de l’économie mondiale devrait ainsi se prolonger en 2013 à un rythme proche de celui de l’année précédente : les prévisions des grands organismes internationaux oscillent ainsi entre 2,3 % – soit la performance de 2012 – pour les Nations unies et la Banque mondiale et 3,3 % pour le FMI. Au-delà des chiffres, demeurant par ailleurs bien loin des cinq points de croissance annuelle atteints en moyenne pendant la bulle du crédit qui s’est développée entre 2003 et 2007, les observateurs mettent l’accent sur certains signaux rassurants pour entrevoir une sortie du tunnel.
Parmi les éléments de satisfecit, les politiques menées par les gouvernements et les banques centrales qui sont notamment parvenus à juguler les principales menaces qui pesaient sur l’économie en 2012, en premier lieu desquelles le risque d’une récession provoquée par la “falaise budgétaire” états-unienne et celui d’une implosion de la zone euro. En outre, les liquidités continuent d’abonder du fait d’une poursuite quasi généralisée de l’assouplissement des politiques monétaires. Ce sans que les symptômes d’une forte poussée de l’inflation ne soient diagnostiqués par la majorité des analystes ; même si ce point ne fait pas l’unanimité.
Pour autant, la reprise mondiale reste fragile et soumise à de nombreux aléas. Les très importantes restrictions budgétaires opérées aux États-Unis et en Europe constituent un frein à une reprise franche. De même, l’éventualité de risques exogènes tels que la survenance d’un choc pétrolier engendré par une brusque dégradation géopolitique au Moyen-Orient ou l’exacerbation de tensions sociopolitiques pouvant à nouveau conditionner l’avenir de la zone euro n’est pas à exclure.
Tandis que depuis le début de la crise de 2008, les pays dits “avancés” sont globalement restés à la remorque des pays émergents, l’amorce d’un rebond aux États-Unis et au Japon laisse envisager une dissociation progressive de ces pays avec un Vieux Continent qui demeure dans l’œil du cyclone.

États-Unis : rebond de l’activité sur la planche à billets

Locomotive traditionnelle de l’économie mondiale, les États-Unis semblent entrevoir une sortie du tunnel, voire cueillir les fruits d’une politique particulièrement volontariste sur le plan monétaire. Après la panne subie au dernier trimestre 2012, due à une conjonction de facteurs tels que la réduction automatique et drastique des dépenses publiques, le ralentissement des exportations et les conséquences de troubles climatiques (la sécheresse et l’ouragan Sandy), le PIB réel du pays a progressé de 2,5 % en taux annualisé au premier trimestre de cette année. D’abord, parce que le pays est en passe d’entrer dans une nouvelle ère énergétique : « Le développement de l’exploitation des schistes bitumineux et du gaz de schiste correspond à un changement structurel pouvant conduire à terme à une quasi-indépendance énergétique du pays. Dans certaines régions, on note déjà un boom assorti de fortes créations d’emplois », remarque Christina Azouri, conseillère investissement au Crédit Agricole Suisse Liban. Ensuite, parce que l’activité a pu bénéficier d’une demande interne revigorée : « Le crédit aux particuliers commence à s’assouplir et les transactions immobilières ont bien repris, du coup, les ménages se remettent à consommer », observe Georges Abboud, directeur de la banque privée de la Blom. D’autant que parallèlement, le pays a connu une embellie sur le front de l’emploi (en mai, le taux de chômage officiel s’établissait à 7,6 %, son niveau le plus faible depuis 2009 à l’exception du mois précédent). Pourtant, le revenu disponible réel des ménages a, lui, chuté de près de 5 % – notamment du fait de la hausse des cotisations sociales, de l’augmentation du prix du pétrole et de l’impact de l’austérité forcée – et entraîné un recul du taux d’épargne à 2,6 % au dernier trimestre (contre 4,7 % au trimestre précédent).
Ce renforcement de la demande privée et du marché immobilier pourrait donc s’avérer insuffisant pour compenser l’effet pernicieux sur la croissance de l’assainissement budgétaire si celui-ci venait à se prolonger au-delà du présent exercice fiscal. D’autant que les forces économiques doivent d’ores et déjà faire face à une nouvelle cure sévère. Avec l’entrée en vigueur, le 1er mars, du “séquestre” : les coupes budgétaires de 85 milliards de dollars devraient affecter l’activité du deuxième trimestre à hauteur de 0,6 point de PIB selon les estimations du bureau du Congrès pour le budget.
Compte tenu des incertitudes liées à la durée effective de l’austérité budgétaire et au caractère modéré de la reprise, la Réserve fédérale se refuse pour le moment à changer sa politique monétaire non conventionnelle. Initiée dès 2009 à la suite du constat de l’inefficacité de la seule politique de taux, cette injection de liquidités tous azimuts, caractérisée notamment par le rachat massif de titres obligataires “pourris” et des opérations dites “twists” – consistant à vendre des titres courts contre des obligations de long terme –, a déjà renfloué l’économie américaine de plus de 3 000 milliards de dollars. Pressé par certains observateurs d’y mettre un terme sous peine de voir redécoller l’inflation, le président de la Fed, Ben Bernanke, a indiqué fin mai que la planche à billets continuerait de tourner à un rythme soutenu (85 milliards de dollars par mois actuellement) pour ne pas « ralentir ou même arrêter la reprise ». Une annonce qui remplit un double objectif : préparer les marchés à l’éventualité d’une sortie progressive de l’assouplissement quantitatif à moyen terme tout en les rassurant sur sa poursuite à court-terme. En attendant, ceux-ci peuvent désormais également compter sur un stimulus monétaire massif venu de l’autre côté du Pacifique.

Japon : l’empire contre-attaque

L’expression “Abenomics” est de plus en plus à la mode dans les milieux autorisés depuis que l’élection, en décembre 2012, du Premier ministre Shinzo Abe s’est traduite par un “policy mix” radicalement expansionniste accompagné de réformes structurelles d’inspiration libérale pour tenter de sortir de la spirale déflationniste qui mine l’archipel depuis deux décennies. 2013 pourrait en effet marquer le retour en force de l’économie nippone. Bien que l’activité demeure en partie anémique, certains signes semblent annoncer que les efforts massifs de stimulation des nouvelles autorités commencent à porter fruit. L’importance de la relance budgétaire annoncée – elle pèserait environ 1,5 % du PIB sur deux ans – a permis de revigorer la confiance des agents et la demande intérieure : la consommation a grimpé de près de 1 % au premier trimestre et l’investissement productif, encore en berne (-0,7 % au premier trimestre), devrait suivre. La demande extérieure donne également des signes encourageants : l’objectif de 2 % d’inflation fixé à la Banque centrale et la politique monétaire menée pour y parvenir ont entraîné une dépréciation massive du yen – affaibli de 22 % face au dollar depuis décembre 2012 – qui a permis aux exportations de redécoller (+3,8 % au premier trimestre). Pour les mêmes raisons, les profits réalisés à l’étranger puis convertis en yen par les entreprises nippones devraient rapidement gonfler. Résultat : le PIB a progressé de 3,5 % en rythme annuel au premier trimestre. Réalisées avant la publication de ces résultats, les projections du FMI tablent, elles, sur une croissance annuelle de 1,5 % en 2013.
De sérieuses interrogations demeurent cependant quant à la soutenabilité d’une telle politique économique dans un pays qui détient le record mondial en matière d’endettement public : à la fin de l’année, il devrait culminer à 245 % du PIB selon le FMI. Ensuite, et surtout, se pose la question des relais de cette politique au sein du secteur privé, en particulier en matière salariale : si les entreprises ne consentent pas aux augmentations salariales réclamées par le gouvernement, l’inflation espérée sera quasi exclusivement importée et impactera nécessairement à terme la consommation des ménages du fait de la baisse de leur pouvoir d’achat.

La zone euro entre récession et désinflation

Restée en marge de cette euphorie quantitative, la zone euro continue de faire face à une conjoncture particulièrement morose et devrait voir la récession se poursuivre en 2013. Selon le FMI, le PIB réel devrait s’y contracter de 0,3 % par rapport à 2012, tandis qu’une poignée d’États membres, tels que l’Allemagne (0,6 %), la Finlande (0,5 %) ou l’Estonie (3 %), tireront leur épingle du jeu avec des taux de croissance positifs.
Les tensions financières, particulièrement vivaces les années précédentes, se sont pourtant en partie atténuées : les mesures prises par les dirigeants politiques et monétaires telles que le programme d’opérations monétaires sur titres (OMT), l’achèvement du mécanisme européen de stabilité, l’accord sur le mécanisme de surveillance unique ou l’accord sur la réduction de la dette grecque ont en partie rassuré les marchés et momentanément écarté la perspective d’un éclatement de la zone. Mais cette relative stabilisation financière reste particulièrement vulnérable à l’évolution de la conjoncture politique interne, en témoignent les poussées de volatilité qui ont suivi le résultat des élections italiennes ou l’évolution de la situation bancaire chypriote.
Surtout, les problèmes de fond sur le front économique demeurent : indépendamment de la controverse entre économistes sur la viabilité réelle d’une zone monétaire qui n’a rien d’optimale selon les critères habituellement retenus, la région continue globalement de faire face, cinq ans après le déclenchement de la crise, à la persistance d’un contexte récessionniste et à la hausse régulière du chômage. Cela est notamment du à la poursuite de la contraction du crédit : la réduction des écarts de taux souverains et l’amélioration des liquidités bancaires ne se sont pas encore traduites par une amélioration des conditions d’emprunt pour le secteur privé du fait de la faible rentabilité et de la relative sous-capitalisation qui caractérisent le secteur bancaire. La croissance est en outre compromise par les mesures budgétaires prises pour renouer avec les critères de Maastricht : « Faire de l’austérité budgétaire en pleine récession économique est une grossière erreur : l’Europe n’a pas fini d’en payer le prix ! » s’insurge Paul Douaihy, directeur du Centre de recherche sur l’économie et les marchés de capitaux de l’Université Balamand. De fait, privés de l’arme monétaire, les pays de la zone euro ont dû recourir à des mesures de dévaluation interne, notamment sur les revenus, pour tenter de restaurer leur compétitivité, affaiblissant ultérieurement la demande. « L’appréciation continue de l’euro nuit à la compétitivité et ralentit toute possibilité d’accroissement des exportations », poursuit Paul Douaihy. Un processus désinflationniste semble par ailleurs s’installer dans la zone : les salaires stagnent, la hausse des prix à la consommation ne cesse de ralentir (elle atteignait 1,2 % en mai) et l’inflation sous-jacente, qui exclut les prix les plus volatils, plafonnait à 1 % en avril.
Pour de nombreux analystes, l’ensemble de ces facteurs pourraient conduire la BCE à opter pour davantage de stimulation monétaire, elle a d’ailleurs agi en ce sens début mai en baissant son taux directeur au niveau historiquement bas de 0,5 %. Ira-t-elle au-delà en optant pour une politique monétaire semblable à celle de ses homologues états-uniens ? Compte tenu des réticences de l’Allemagne et de son unique mission de défense de la stabilité des prix, rien n’est moins sûr. « De mon point de vue, il y a un malentendu fondamental entre les pays membres : la plupart d’entre eux continuent de penser que c’est à travers une approche communautaire qu’ils pourront résoudre leurs problèmes alors que les Allemands, qui ont pourtant bien profité de la construction européenne, persistent à privilégier leurs intérêts nationaux avant tout… », juge Georges Khoury, directeur de la banque privée de la Banque libano-française.

Économies émergentes et en développement : des perspectives positives

Traditionnellement les mieux loties dans le partage de la croissance mondiale, les économies émergentes devraient globalement retrouver leur souffle après une année 2012 où elles ont pour la plupart marqué le pas, du fait de la forte décélération de la demande des pays avancés et d’un net ralentissement de l’investissement au second semestre. Le FMI prévoit par exemple une croissance moyenne de 4,6 % pour les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) contre 3,7 % l’année précédente. L’amélioration de la situation macroéconomique mondiale et en particulier le redressement de la demande des pays avancés devraient constituer les principaux facteurs de cette hausse. Ces pays bénéficient par ailleurs d’un dynamisme propre lié à leur interdépendance croissante, ce qui pourrait aussi s’avérer une fragilité en cas de retournement conjoncturel, et disposent, mis à part quelques-uns (Inde, Turquie…), de ressources budgétaires suffisantes pour soutenir l’activité en cas de ralentissement. Derrière cette tendance globale, une certaine hétérogénéité demeure, tant sur le plan national que régional.

L’Asie du Sud-Est en pole position

L’Asie du Sud-Est devrait être à nouveau la région du monde la plus dynamique, à des rythmes cependant bien inférieurs à ceux connus il y a quelques années. Après avoir enregistré en 2012 sa plus faible croissance annuelle observée depuis treize ans (7,8 %) la Chine devrait, selon le FMI , se maintenir à un rythme de croisière similaire (8 %) notamment grâce à un redressement de la demande domestique et extérieure. Des inquiétudes demeurent néanmoins sur le caractère équilibré de cette croissance : « Il faudra surveiller de près le marché immobilier qui donne toutes les apparences d’une bulle avec un développement très rapide et à des prix hors de portée pour la majorité des Chinois », prévient Paul Douaihy. Conscient du danger, le gouvernement a annoncé au printemps un durcissement du régime de taxation des plus-values immobilières. Dans le sillage de la Chine, l’activité des tigres et dragons d’Asie devrait connaître un léger fléchissement, similaire à celui déjà observé en 2012 : la croissance sud-coréenne devrait ainsi baisser de 0,4 point à 1,6 %, tandis que les cinq membres fondateurs de l’Asean (Philippines, Indonésie, Malaisie, Singapour et Thaïlande) connaîtraient un rythme à peu près similaire à celui de l’année précédente, s’élevant à 6 % en moyenne. « En Inde, la croissance devrait progressivement reprendre après le ralentissement observé au dernier trimestre 2012. Des mesures (NDLR : notamment une nouvelle baisse d’un quart de points du taux directeur) ont été prises pour stimuler la croissance, mais, du fait de tensions inflationnistes et de réserves limitées, la Banque centrale ne pourra guère aller au-delà pour soutenir la reprise », note Peter Yeates, directeur général de HSBC Liban.

Reprise inégale en Amérique latine

En Amérique latine, la croissance s’accélérera cette année, à 3,4 % selon les prévisions du FMI, après la décélération sensible connue en 2012. Les performances économiques des différents pays de la région resteraient toutefois disparates : d’un côté, le Chili, l’Équateur et la Bolivie continueraient d’afficher des taux de croissance supérieurs à 3 % avec une inflation relativement faible ; de l’autre, le Brésil, l’Argentine et surtout le Venezuela afficheraient des rythmes de croissance plus faibles avec des pressions inflationnistes persistantes. La demande domestique, qu’elle soit d’origine publique (Argentine, Venezuela) ou d’origine privée (Brésil, Chili, Colombie, Mexique) devrait demeurer le principal moteur de la croissance. Les déficits des transactions courantes devraient en revanche encore se creuser malgré le niveau élevé des prix des produits de base : à l’exception notable du Venezuela et de la Bolivie, ils seraient partout négatifs.

L’Europe de l’Est à la remorque de la stagnation en zone euro

Du fait de leur proximité géographique et économique avec la zone euro, les pays d’Europe de l’Est, très dépendants du commerce extérieur, ne devraient pas connaître un rebond important en 2013 (2 % de croissance moyenne selon le FMI). En outre les conditions de crédit très restrictives pénaliseront l’activité. La Turquie et la Russie, plus indépendantes de la conjoncture européenne, devraient, elles, dépasser les 3 %, en grande partie grâce au regain de la demande mondiale. Mais ces perspectives pourraient être bouleversées en Turquie en cas de pourrissement des troubles sociaux actuels. Quant à la Russie, elle continue de susciter une certaine défiance des investisseurs notamment du fait de la concentration oligarchique du capital et des nombreuses  interférences politiques dans les affaires : « La Russie est un pays avec un très grand potentiel mais la politique économique est peu lisible et on ne connait pas bien les systèmes de gouvernance », résume Albert Letayf, PDG d’Optimum Invest.

Croissance rapide en Afrique subsaharienne

Quant aux pays en développement, ils devraient maintenir leur forte croissance. L’Afrique subsaharienne, par exemple, continuera de figurer parmi les régions enregistrant la croissance la plus rapide au monde – 5,6 % selon le FMI – principalement du fait des prix mondiaux élevés des matières premières et de l’augmentation des dépenses de consommation. Les récentes découvertes d’hydrocarbures et de minéraux stratégiques, ainsi que l’expansion de plusieurs exploitations minières et la construction de nouvelles installations au Mozambique, au Niger, en Sierra Leone et en Zambie figurent aussi parmi les éléments de soutien de cette expansion dans des pays qui demeurent largement tributaires des exportations, particulièrement vers les pays émergents. « Il faut aussi surveiller des pays comme le Ghana qui offre une stabilité remarquable pour le continent et peut devenir une plate-forme régionale pour l’Afrique de l’Ouest, ou le Sénégal, qui semble avoir adopté un tournant en matière de lutte contre la corruption », suggère Albert Letayf.





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