Ziad Barakat a inauguré la troisième enseigne de Falafel Aboulziz, à Dahié, dans le quartier de Ghobeiri. C’est en avril 2012 que Barakat et son partenaire Walid el-Hage ouvrent le premier établissement de la marque à Dora, suivi d’une enseigne à Hamra en novembre 2012. « Nous avons voulu créer un concept urbain et populaire qui cible le grand public, d’où le choix des emplacements de nos établissements. » Contrairement aux nouveaux concepts modernisés de restauration rapide monothématiques, Falafel Aboulziz propose une expérience “authentique” en offrant des falafel traditionnels. En effet avec un menu composé de deux types de sandwichs, version “standard” (à 2 500 livres libanaises) ou “extra” (à 3 000 livres libanaises), la marque réussit à concurrencer les enseignes libanaises de falafel « les plus populaires » et propose « les prix les plus bas du marché ». « Nous avons produit autour d’un million de falafel en 20 mois », affirme Barakat, pour qui la clé du succès réside dans « l’excellent rapport qualité/prix » qu’il offre. C’est Barakat lui-même qui crée, après plusieurs mois de recherches et d’essais, la recette de ses sandwichs et falafel dont il est le seul à détenir le secret, « c’est ainsi que j’assure la constance de ma production ». Celle-ci, centralisée dans un local de 100 m2 à Achrafié, dessert les trois enseignes destinées à la vente à emporter et à la consommation sur place. La surface moyenne d’un restaurant est de 40 m2 et l’investissement de 100 000 dollars par établissement. La livraison à domicile est uniquement proposée à proximité des points de vente. « Je n’encourage pas ce service qui limite l’expérience urbaine », explique Barakat. Il a créé ce concept avec son partenaire dans le but de l’exporter en Europe, aux États-Unis et au Moyen-Orient. « J’ai d’abord voulu le tester au Liban, le mettre au point et le développer localement avant d’envisager la franchise. » Voilà pourquoi il conçoit Falafel Aboulziz sur un modèle adapté au marché libanais, avec un nom authentique « qui n’est pas nécessairement exportable », et mise sur la duplication de son savoir-faire à l’étranger où il envisage de créer une sous-marque adaptée à la région d’implantation.
Barakat, 40 ans, obtient un diplôme en management hôtelier de l’école suisse Les Roches en 1999. Il effectue plusieurs stages dans des hôtels à Dubaï et en Suisse, notamment auprès de la chaîne InterContinental. De retour au Liban, il décroche son premier emploi à l’hôtel Phoenicia où il passe un an, puis participe à l’ouverture de plusieurs restaurants comme le Noodles, La Pravda et La Posta, rue Maarad, au centre-ville. C’est en 2002 qu’il crée la compagnie Hosman propriétaire et gérante de Falafel Aboulziz et Doodle Doo, toujours présent place de l’Étoile au centre-ville. La marque propose entre autres sucreries, crêpes et hot dogs. Doodle Doo connaît un vif succès entre 2002 et 2005, période durant laquelle Barakat amortit quatre fois son investissement initial de 70 000 dollars. Avec les événements de 2005 à 2008, la fréquentation de Doodle Doo faiblit pour tomber parfois à 10 dollars de vente par jour. 2008 est par contre une année record durant laquelle la marque réussit à atteindre certains mois 75 000 dollars de chiffre d’affaires mensuel. Sans pour autant délaisser Doodle Doo, Barakat se concentre aujourd’hui sur le développement de Falafel Aboulziz et prévoit l’ouverture de deux nouvelles enseignes dans le pays dans des quartiers populaires comme Furn el-Chebback ou Bourj Hammoud. « J’ai créé un concept monothématique afin de me spécialiser et de devenir expert dans la production d’un seul type de produit, mon but est de monter une institution et la développer. »